Présentation du paratexte
Aegidius Burdinus était essentiellement juriste, et avait vraisemblablement déjà des fonctions importantes au Parlement en 1545, avant de devenir en 1557 Procureur général et conseiller du Roi (Henri II puis Charles IX). Il mène donc une double vie, consacrant le loisir qui lui reste à la pratique des langues antiques et orientales : on voit dans cet épître à François Ie l’aisance étonnante et la pureté avec laquelle il s’exprime en grec classique. Ainsi, connu par la suite en tant qu’auteur en 1549 d’une paraphrase sur l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), de son vivant il profita de sa place élevée pour entretenir un cercle littéraire et jouer un rôle d’éminence grise pour la promotion des futurs talents, qu’il repérait et devinait avec une pertinence sans pareille : Ronsard est certainement passé par chez lui avant d’être connu ; mais les plus réguliers semblent avoir été François d’Amboise, Etienne Jodelle, Guillaume Le Breton, Odet de Turnèbe, André Thevet… qui pour la plupart n’avaient pas trente ans à sa mort en 1570. Son langage est assez imagé et s’accorde avec la charactérisation transmise par Colomiès un siècle plus tard : celle d’un personnage bienveillant et serein, et pourtant à l’esprit éveillé et très pertinenent pour faire face aux grands enjeux de l’Etat et de la république des Lettres. Ainsi l’épître dédicatoire inscrit sa démarche de mener des recherhces en grec ancien sur Aristophane dans les enjeux réels de la pratique des humanités au nom du royaume de France.
Bibliographie :- P. Renouard, Imprimeurs et libraires parisiens du XVIe siècle. Jean Loys, Paris, 1995, n° 298
- Gilles Bourdin, Τὰ τοῦ Αἰγιδιου Βουρδίνου σχόλια εἰς τὴν τῶν τοῦ Ἀριστοφάνους Θεσμοφοριαζουσῶν κωμῳδίαν, Patis, Jean Loys, 1545.
- Gilles Bourdin, Paraphrasis in Constitutiones Regias, Galliot du Pré 1549 ; Borellus 1571 ; G. a Prato 1573 ; Houzé 1600, 1606, 1615
- F. d’Amboise, TVMVLVS amplissimi viri, domini Aegidii Burdini, regii juris in suprema curia cognitoris et procuratoris fidelissimi. Le tombeau du très excellent personnage messire Gilles Bourdin, manuscrit de Denis du Pré, 1570, BnF
- Paul Colomiès, Gallia Orientalis, sive Gallorum qui linguam hebraeam vel alias orientales excoluerunt vitae, A. Vlacq, 1665, pp. 35-38
- La Croix du Maine, Bibliothèque, Abel l’Angelier, 1584, vol. I pp. 87 et 356 ; vol. III p. 518
- A. Thevet, Cosmographie Universelle, Pierre d’Huilier, 1575, p. 643
- Ronsard, Odes au Roi Henry II, commentées par Richelet, N. Buon, 1617, pp. 752-759 : livre V ode 23 (la première édition des Odes est de 1550)
- L. Jacob, Traité des plus belles bibliothèques, Rolet le Duc, 1644.
- Giuseppe Cito, Notizie letterarie ed istoriche intorno ad alcuni huomini illustri del reame della Francia, na, 1738, Bibliothèque Nationale d’Autriche, pp. 61-63. (Traduction italienne du passage de Colomiès)
- Franck Lestringant, André Thevet dernier cosmographe de Valois, 1991
- Michel Simonin, De l’ordre moral dans les Histoires Tragiques de Belleforest, 2010
- Madeleine Lazard, La vie de Larivey in préface des Esprits, 1983
- Dupin, Manuel des étudians en droit et des jeunes avocats: recueil d'opuscules de jurisprudence, Tarlier, 1835, Universidad Complutense de Madrid, pp. 786-7. (Où sont listés les procureurs généraux du Parlement de Paris)
ΦΡΑΓΚΙΣΚΩ τῷ τῆς Φραγκίας βασιλεῖ, τῶν χριστιανῶν, μονάρχων τῷ πάνυ σεβασμίῳ χʹἱεροπρεπεῖ, Αἰγίδιος ὁ Βουρδῖνος εὖ πράττειν καὶ τὰ δόξαντα ἐπιτελεῖν.
A François, Roi de France et des Chrétiens, monarque très vénérable et très pieux, Aegidius Burdinus souhaite de bien se porter et d’accomplir ses desseins.
Πᾶς μὲν ὁ ἀνθρώπινος νοῦς, ὦ μέγα δυνάμενε καὶ ἀξιοπρεπέστατε βασιλεῦ, τοιοῦτόν τι θείως πως πάσχει, καὶ τοῦτο δὴ χρῆμα ἡ φύσις αὐτὴ τοῖς ἀγράφοις νομίμοις, καὶ τοῖς ἀνθρωπίνοις ἤθεσι διώρικεν καὶ ἐπεχάραξεν, ὥστε τῶν ἀνδρῶν ἕκαστον τότε μεγίστην τινὰ ὑπερβολὴν καὶ τελειοτάτην ἡδονὴν παραλαβεῖν καὶ ἀρύσασθαι, ὅταν τοῦ προαιρεθέντος πράγματος, καὶ προπονηθέντος ἔργου τινὰ καρπὸν καὶ ἀποτελείωσιν εὐτυχῇ ἐφορᾷ.
L’esprit humain tout entier, ô Roi tout-puissant et très digne, est influencé d’une telle façon dans sa perception des choses par ce que l’on pourrait appeler la providence (et cela, la nature elle-même l’a cerné, et l’a gravé dans les coutumes non écrites ainsi que dans les comportements humains), que chaque homme ne reçoit et ne puise un très grand plaisir et un sentiment d’accomplissement infini qu’au moment où, par chance, il aperçoit quelque fruit et achèvement issu de l’affaire qu’il a prédéfinie et de l’activité à laquelle il a peiné.
Καὶ γὰρ, ὥς φασιν οἱ φιλόσοφοι, ἐν πᾶσιν ἔργοις τὸ τέλος καὶ ἀποτέλεσμα μάλιστα πάντων περισκοποῦμεν : καὶ τὸ οὗ ἕνεκα, ὡς προαγορεύει ὁ Ἀριστοτέλης, βέλτιστον, καὶ τέλος τῶν ἄλλων ἐθέλει εἶναι1.
Et en effet, comme le disent les philosophes, dans toute activité c’est sur la fin et sur l’aboutissement, plus que sur toute autre réalité, que nous fixons notre attention : et ce en vue de quoi nous agissons, comme le proclame Aristote, est ce qu’il y a de mieux, c’est, d’après lui, la « finalité » (télos) des autres instants.
Ἐπὶ τούτῳ δὲ λογισμῷ τῶν βασιλέων καὶ μοναρχούντων τοὺς μὲν πολλοὺς μεγίστων ἅψασθαι πραγμάτων θεώμεθα, ἵνα τὴν δόξαν, ὡς τελικὴν τῆς έπιχειρήσεως ἑαυτῶν αἰτίαν, τοῖς ἐπιγιγνομένοις καταλίποιεν, καὶ τοὔνομα αὑτῶν διὰ τῶν εὐτυχημάτων καθάπερ τῇ μνήμῃ τῶν ἀνθρώπων καθιερώσαιεν.
Dans la lignée de ce raisonnement, parmi les rois et monarques nous en voyons une partie qui se lancent dans de grandes aventures, afin de laisser d’eux auprès des générations à venir un renom qui soit comme un jugement à la mesure de leur entreprise, et ainsi ils ont consacré leur nom par leurs succès, comme une offrande votive à la mémoire des hommes.
Ἑτέρους δὲ περιορῶμεν ἐπὶ τῷ τὰς βασιλείας αὑτῶν καὶ μοναρχίας πᾶσιν τοῖς ἔθνεσιν ἐνδοξοτέρας καὶ ἀνθηροτέρας παρέχειν, πάντας κινδύνους ὑπομείναντας, καὶ πᾶν μέρος τοῦ σώματος ἑαυτῶν, καὶ τὴν ψυχὴν αὐτὴν προεμένους.
Quant aux autres alentour, nous les voyons affronter toutes sortes de dangers pour rendre leurs royaumes plus illustres et plus florissants, objets de l’admiration de tous les peuples ; et pour cela ils mettent à contribution toutes les parties de leur corps, et même leur âme.
Ἐκείνους δὲ, πάντας τότε μόνον ἐπιστάμεθα μεγίστην καὶ ἀληθεστάτην εὐφροσύνην ἀνελέσθαι, ὅτε τὸ τέλος προαιρεθὲν καὶ προοραθὲν, καὶ τὴν δόξαν τῷ ὀνόματι καὶ τῇ βασιλείᾳ ἑαυτῶν ἐφιδρυμένην καὶ ἐπικειμένην ἑωράκασι.
Or tous ces princes, nous savons qu’ils n’obtiennent la joie la plus vraie et la plus élevée que lorsque la finalité a été auparavant choisie et prévue, et une fois qu’ils ont vu que leur gloire était bien assise et bien installée sur le trône de leur nom et de leur royaume.
Ταῦτα δὲ σοὶ γνωριμώτατα ὄντα, ὦ βασιλεῦ, τοῖς ἀξιολόγων ἀνδρῶν παραδείγμασιν οὐκ ἄξιον ἐπαυξάνειν, ἀλλὰ καὶ ἐπὶ τοῖς μικροῖς οὐ μεμπτὸν ἐπιδείξασθαι.
Mais puisque tu sais parfaitement tout cela, cher Roi, rien ne sert de s’étendre plus avant par les exemples illustres des Superbes : en revanche on ne saurait me blâmer de le démontrer par le modèle des Humbles.
Καὶ γὰρ γιγνώσκομεν ἡμεῖς καὶ τοὺς γεωμώρους καὶ γεωπόνους γεωργοῦντας τε τότε μέγιστα χαίρειν, ὅταν ἐπιθεῶνται τινὰ καρπὸν ἢ ἀπαρχὰς τοῦ ἱδρῶτος ἑαυτῶν.
Car nous savons également, nous, que c’est à ce moment-là que les paysans qui travaillent la terre se réjouissent le plus : lorsque s’offre à leur regard quelque fruit issu de leur propre sueur, ou les prémices qui l’annoncent.
Καὶ οὕτω δῆλόν ἐστι παροξύνεσθαι τοιουτονὶ νεανικῷ καρπῷ, ὥστε εἰς τὸν ἐπιγιγνόμενον ἐνιαυτὸν ἔτι μετὰ μείζονος σπουδῆς καὶ ἐρρωμενέστερον ἐφίστασθαι τοῖς ἑαυτῶν πόνοις, καὶ ὥσπερ δὴ μέλισσας τοῖς ἑαυτῶν ἔργοις καὶ κηρίοις ἀδιαλείπτως προσλιπαρεῖν καὶ ἐπικύπτειν τοῦ ἔτι καρπώσασθαι τοὺς ἑαυτῶν πόνους δύνασθαι.
Et il est ainsi évident qu’une telle promesse de revenu agit sur eux comme un éperon, de sorte que, captivés par la perspective de la saison de récolte à venir, ils se consacrent à leur travail avec encore plus d’ardeur et de forces ; et de même que les abeilles dans leurs propres peines au travail dans les cellules de cire, ils persévèrent sans répit, pieds et mains dans la glaise et l’échine courbée, afin de pouvoir ensuite récolter le fruit de ce qu’ils endurent.
Τοιούτοις δὲ ἐπαρθέντες, ὦ σεβάσμιε βασιλεῦ, παρʹἡμῖν ἀκριβῶς ὑπελογισάμεθα τὴν σὴν ὑπερβολικὴν φιλομουσίαν, καὶ ὡς σεμνῶς καὶ βασιλικῶς τὴν σοῦ βασιλείαν ταῖς τῶν ῥητόρων γε καὶ φιλοσόφων καὶ πανσόφων ἀνδρῶν διατριβαῖς διακοσμεῖν καὶ λαμπρὰν καθίστασθαι τὸ παράπαν ἠθέλησας.
Elancés nous-mêmes à l’idée de tels comportements, très pieuse majesté, nous avons considéré et pesé avec rigueur ton attachement infini pour les Muses, et la noble dignité royale avec laquelle tu as voulu, en consacrant ton temps et ton attention aux orateurs, aux philosophes et à tous ceux qui ont le goût de la sagesse universelle, entretenir ton royaume et le rendre tout à fait rayonnant.
Καὶ ἐν τούτῳ τῇ προξενίᾳ γενναιοτάτῃ χρησάμενος τοῦ ἐπισκόπου καὶ ἀρχιερέως τῶν ματισκονέων πάντας ἀριθμοὺς τῆς ἐγκυκλοπαιδείας περιλαβόντος οὕτω ἐπιφανῶς καὶ ἀξιοπρεπῶς προσήνεικες σαυτὸν, ὥστε μηδεμίαν δωρεὰν ἐπιλιπεῖν, καὶ μηδέποτε φείδεσθαι χρημάτων τοῦ τὴν γραμμάτων ἔξοχόν τινα διʹἄθλησιν καὶ διὰ γυμνασίαν ἐν πάσαις τῆς βασιλείας σου πόλεσι καταστῆσαι.
Et faisant preuve en cela de l’accueil le plus noble aux étrangers, à la façon d’un protecteur et grand prêtre des vains souleveurs de poussière, qui embrasse toutes les considérations sur la pratique des arts libéraux, tu t’es offert dévoué avec éclat et dignité au point de ne reculer devant aucun présent et de ne jamais épargner tes ressources financières pour installer des lieux, semblables à la palestre, de pratique assidue des Belles Lettres et qui aient une certaine prééminence : et ce dans toutes les villes de ton royaume.
Ἡμεῖς δὲ τούτων δὴ πάντων λογισμὸν ποιησάμενοι, τοιοῦτόν τι διενοησάμεθα ἀχαριστίας σημεῖον μέγιστον εἶναι καὶ διαβολὴν δικαιοτάτην, εἰ τοιούτου εὐεργετήματος χάριν τινὰ οὐ περιέχοιεν οὐδʹἀνταμείβοιντο οἱ δούλοι σοῦ.
Quant à nous, ayant comme tenu registre de tous ces gestes, nous avons pensé que ce serait signe de la plus haute ingratitude, et que nous mériterions l’accusation la mieux fondée, si nous autres, tes sujets, nous ne montrions pas quelque reconnaissance pour de si grands bienfaits, et si nous ne faisions rien en retour.
Καὶ ἔτι οὕτω ἔπεισα έμαυτόν σε μέγα καὶ βασιλικὸν φρονοῦντα ἐπὶ τοῖς τῆς ἀρετῆς ἔργοις βασιλέα, οὐκ ἄν ποτε ἡδονὴν τινὰ ἀντάξιαν τῶν πόνων σου ἀπολήψεσθαι, εἰ μὴ καρπόν τινα ἀνατεθηλότα τῆς διακριβοῦς γεωργίας σου ἐπίδοις, καὶ ἀποσκίασμά τι τοῦ ἀποτελέσματος μετὰ ταῦτα γενησομένου, ὡς μὴ μάτην τοσούτους πόνους ἐναλῶσαι δοκῇς.
Et en outre, j’ai été si frappé par l’importance, majesté, que tu donnais – et avec quelle dignité ! – aux activités où se cultive la vertu : jamais tu n’accepterais d’obtenir un plaisir à la juste mesure de tes efforts, sans en offrir quelque fruit fleuri de ton travail scrupuleux de la terre, et sans laisser voir la silhouette projetée de cet accomplissement survenu après les efforts ; de sorte que tu ne penses pas t’être condamné à ces peines en vain.
Διὰ ταῦτα ἔγωγε καίπερ θαρραλεώτερον, ὅμως γέμην γενναῖόν τι πνέων, τοῦτο δὴ τὸ βιβλίον ὥσπερ νεόν τι φυτὸν καὶ βλάστημα τῆς γεωργίας σου ἀναθέσθαι ἠθέλησα, ὅπως σὺ τινα καρπὸν τοῦ ἱδρῶτος σοῦ ἐπιθεᾶσθαι οἷος τε ἦς.
C’est pourquoi moi-même, bien que l’acte soit trop hardi, et quoique soufflant sous une espèce de fardeau de bois sec, j’ai voulu déposer cet écrit comme une sorte de nouvelle pousse ou de rejeton bourgeonnant suite à ton travail de la terre ; de telle sorte que tu aies à contempler quelque fruit gagné à la sueur de ton front.
Καὶ ἐκ τούτου τεκμήριόν σε τόδε μέγιστον συλλέξεσθαι ἐνόμισα, ὅτι εἴπερ ἐγὼ ἐν δικαστηρίοις τε καὶ ἀγοραῖς καλινδούμενος καὶ συστρεφόμενος τοιούτου τινὸς ἐλαφροῦ ἔργου, καίπερ μικρᾶς διερμηνεύσεως ἅψασθαι ἐπεχείρησα, ὅσα δὴ ἀποτελέσαι καὶ τούτων μείζονα καὶ ἐπιφανέστερα δύναιντο οἱ φιλόσοφοι ὑπὸ σοῦ αἱρεθέντες, οἱ συνεχῶς τοῖς Ἑλληνικοῖς ἐνδιατρίβοντες, καὶ οὐδενὶ ἄλλῳ ἢ τοῖς γράμμασιν ἐπιθυμητικῶς προσκεκυφότες.
Et de ceci j’ai pensé que tu voudrais voir la preuve la plus manifeste dans le fait que, bien qu’appelé par les tribunaux et par le Conseil et détourné de la pratique de cette sorte d’exercice léger, j’ai tout de même essayé de m’attacher à cette petite recherche, qui est de l’espèce de celles qu’accomplissent (mais de plus grande envergure et plus éclatantes que celle-ci) les philosophes que tu entretiens à ta Cour, eux qui passent leurs journées entières à fréquenter les auteurs grecs, et qui ne se confrontent volontiers à rien d’autre qu’aux travaux écrits.
Ἔργον δὲ τοῦτο σὺ, ὦ βασιλεῦ μέγιστε, ἴσως ὑπαναιδὲς καὶ φαῦλον νομίσεις, τὸ τὸν Κελτικὸν ἄνδρα τὰ ἑλληνικὰ Ἑλληνικῶς διερμηνεῦσαι.
Mais ce que j’ai accompli, peut-être de ton côté, majesté toute-puissante, le jugeras-tu effronté et mauvais : un homme de langue et de culture celtique, interpréter des écrits grecs à la façon grecque !
Ἀλλὰ τοιοῦτον δὴ αἴτιον ἐγένετο, ὅτι ὁ Ἀριστοφάνης παλαιὸς δὴ καὶ ἐνδοξότερος τῶν κωμικῶν σχολιαστοῦ Γρυναίου ἐπιτυχὼν ἐπὶ πάσαις ἑαυτοῦ κωμῳδίαις, ἐν ταύτῃ μόνῃ καὶ τῇ Λυσιστράτῃ ἀπέτυχεν.
Mais les évènements sont ainsi arrivés – et c’est, pour ma défense, ce qui m’a poussé à l’acte – que notre antique et très illustre producteur de comédies Aristophane, étant parvenu entre les mains du scholiaste Grynaeus à la tête de toutes ses comédies, il ne lui manquait plus que Lysistrata et la présente pièce des Thesmophories.
Διὰ τοῦτο οὐκ ἀνάξιον οὐδὲ μεμπτὸν εἶναι ἔδοξε τὸν Κέλτον ἢ Φράγκον ἄνδρα ὑπὸ σοῦ διδαχθέντα Ἕλληνα κωμῳδοποιὸν ἑλληνικῇ διαλέκτῳ διερμηνεύειν.
C’est pourquoi il ne nous a pas semblé indigne ni blâmable qu’un Celte, ou plutôt un Franc, s’intéressant sous ton égide à la façon de produire des comédies en Grèce ancienne, mène ses recherches en langue locale grecque.
Καὶ γὰρ ἐπιδείξειν ἐν μικρῷ διενοησάμην τὴν ἐμαυτοῦ εὐχαριστίας ὑπερβολὴν, καὶ πρὸς τούτοις, ὅσον ἐν τῇ σαυτοῦ βασιλείᾳ, διὰ τὴν σοῦ φιλοχρηστίαν τε καὶ φιλοδωρίαν καὶ φιλοκαλίαν τῶν Μουσῶν θέαθρον ἀνεπήγειρας καὶ κατέστησας.
J’ai donc voulu par ce petit geste montrer ma reconnaissance infinie, et faire voir combien les humanités sont à l’honneur dans ces « théâtres » de ton royaume, bien institués et florissants suite à ton attachement pour les pratiques vertueuses, pour les présents, et pour la beauté des Muses.
Ἔρρωσο κύριε ἐπιεικέστατε καὶ σεβασμιώτατε, καὶ διὰ βίου εὐημέρειν.
Adieu, majesté très sereine et très sainte, et puisses-tu être heureux toute ta vie.
Ἐκ Παρισίων, ἔτει ἀπὸ θεογονίας χιλιοστῷ πεντακοσιοστῷ τετταρακοστῷ πέμπτῳ.
A Paris, l’an de grâce 1545.