In uersum et emendatum a clarissimo uiro Domino Nicodemo Frischlino Aristophanem, lepidissimum Comicum
Franciscus Modius de Bruges

Présentation du paratexte

ce poème en distiques élégiaques. La facture en est faible.

Franciscus Modius de Bruges (vers 1536-1597). Philologue et jurisconsulte. Fait des études de droit à Louvain et à Douai, est reçu docteur en 1573. Passe la plus grande partie de sa vie en Allemagne, avant de revenir à Avre (Artois), où il devient chanoine. Source : fiche BNF. Editeur de Frontin, commentateur de Justin, des Philippiques et de nombreux textes juridiques.

Bibliographie :
  • Thomas Baier « Nicodemus Frischlin als Aristophanes-Übersetzer » editor Dramatische Wäldchen. Festschrift für Eckard Lefèvre zum 65. Geburtstag pubPlace publisher date
  • Patrick Lucky Hadley Athens in Rome, Rome in Germany. Nicodemus Frischlin and the Rehabilitation of Aristophanes in the 16th Century pubPlace publisher date
  • David PriceThe Political Dramaturgy of Nicodemus Frischlin : Essays on Humanist Drama in GermanypubPlace publisher, date
Traduction : Christian NICOLAS

In uersum et emendatum a clarissimo uiro Domino Nicodemo Frischlino Aristophanem, lepidissimum Comicum

Sur l’Aristophane, délicieux Comique, traduit et corrigé par l’illustrissime Nicodème Frischlin

Quicquid Aristophanes dulce, utile, miscuit olim, Quoscumque in scaenam protulit ille iocos, Transtulit Ausonium ad Plauti noua Musa theatrum Nam Plautus Romae hac primus in arte fuit. Plautus uel sola hac meruit : simili arte Camenae ut Credantur superos inter et ore loqui. Prouida quod cernens Frischlini cura poetae, Qua patuit, Plauti est molle secutus iter. Cuius sublectos studio numerosque salesque, Cum uigili ad tantum seposuisset opus. Donauit sede Ausonia, Latiaeque merentem Si quem id Aristophanem iure et honore togae, Non satis hoc, ipsum patrio sermone loquentem Hinc medica, docta subleuat inde manu, Liberat et mendis, quas illi aut ipsa uetustas, Aut critici adspersit non bona lima stili. Pro quibus officiis quaeris quae praemia uati Turba sit Aonidum digna datura suo ? Nimirum haec : solo hinc quod Frischlini ore Camena Illarumque uolet praeses Apollo loqui. Franciscus Modius faciebat, Francofurti ad Moenum

Tout ce qu’Aristophane a créé d’agréable et d’utile autrefois par un heureux mélange, tout ce qu’il a produit sur la scène de jeux, tout a été traduit à la mode de Plaute en théâtre latin par la Muse moderne. Car Plaute à Rome fut le premier dans cet art. Plaute a reçu l’honneur unique, à ce qu’on croit, que les Muses là-haut s’expriment comme lui.1 Ce que voyant, Frischlin, poète soucieux, suivit le doux chemin que Plaute avait ouvert. Ses pieds, ses jeux de mots, il les subtilisa et d’un soin vigilant en fit ce gros ouvrage ; l’Ausonie et l’honneur de la toge latine, il en gratifia le bon Aristophane, qui, autant que tout autre, en était vraiment digne. Ce n’était pas assez : là où il parle grec, sa main réparatrice et docte le soulage, lui ôte des erreurs que l’antiquité même ou le travail bâclé d’un éditeur critique avait un peu partout fait pleuvoir sur son texte. Tu cherches quel cadeau, pour tous ces bons offices, les Muses vont offrir à leur digne poète ? Ceci : que désormais, la Muse et Apollon, leur chef, voudront parler la langue de Frischlin ! Fait par François Modius, à Francfort-sur-le-Main


1. cela renvoie aux propos de Quintilien, cités dans chaque liminaire plautinien : Licet Varro Musas, Aeli Stilonis sententia, Plautino dicat sermone locuturas fuisse si Latine loqui vellent (IO, X, 1, 99)