Présentation du paratexte
Petite élégie en distiques élégiaques, de bonne facture.
Né à Deventer aux Pays-Bas, Lambertus Ludolphus Pithopoeus/ Lambert Ludolph Helm (1535-1596) était fils du Recteur de l’Université de Deventer où il commença ses études, qu’il continua à Rostock. Après sa rencontre avec Mélanchthon, il est nommé à l’Université de Heidelberg. Auteur de traités, de poèmes latins.
Bibliographie :-
Thomas Baier « Nicodemus Frischlin als Aristophanes-Übersetzer » editor Dramatische Wäldchen. Festschrift für Eckard Lefèvre zum 65. Geburtstag pubPlace publisher date -
Patrick Lucky Hadley Athens in Rome, Rome in Germany. Nicodemus Frischlin and the Rehabilitation of Aristophanes in the 16th Century pubPlace publisher date -
David Price The Political Dramaturgy of Nicodemus Frischlin : Essays on Humanist Drama in GermanypubPlace publisher, date
In Aristophanem factum ex Graeco Latinum a Nicodemo Frischlino, Elegidion Lamberti Ludolphi Pithopoei Dauentriensis.
Sur l’Aristophane latinisé par Nicodème Frischlin, petite élégie de Lambertus Ludolphus Pithopoeius de Deventer
Eupolis, Cratinos, et puis Aristophane
(ainsi que tu le dis, Horace de Venouse, en un poème aigu), ont souvent critiqué en
toute liberté et très ouvertement quiconque méritait d’être noté infâme, adultère,
voleur, menteur, glouton, brigand, et qu’il fût homme ou femme, aisé ou mendiant, un
noble ou un sans-nom de la plus basse plèbe, un homme cultivé ou un franc ignorant. Les
écrits d’Eupolis et ceux de Cratinos sont perdus pour jamais, tandis qu’Aristophane a
été préservé comme un cadeau des dieux. Le très sage Socrate a expérimenté l’âpreté de
ses vers dans ses pièces comiques. Le remède prescrit, il me faut l’avouer, a dépassé
son but et la posologie : Aristophane dut s’éloigner de la scène. Il reste toutefois les
qualités, la grâce, intactes, de son grec attique préservé. Car c’est là ton mérite
ultime, Aristophane : on te dit, et tu es, le Térence des Grecs, bien que ta Muse soit
mordante et plus salée. Celui qu’honore un doux surnom de Bouche d’Or, qui à
Constantinople eut titre d’archevêque, t’a lu assidument et t’a relu encore ; il
admirait les mots lustrés de ton pur grec et quand il s’apprêtait à dormir pour la nuit,
il te prenait, dit-on, en guise d’oreiller. Le théâtre a fermé, blessé par tes propos,
dans la ville qu’on sait belle de tous les arts et qui a pris son nom d’Athéna, vierge
armée, ornement et séjour des Muses d’Aonie. Mais après tant de temps où tu fus négligé,
indigné du malheur qui frappe un ami cher, FRISCHLIN, qui fait l’honneur du réservoir
des Muses, dont le glorieux nom est le Vainqueur du Peuple2 , rend au forum latin de théâtres remplis,
traduisant sans répit tes vers grecs ïambiques, faisant scène sur scène en même pied
latin. Ne crains pas d’offenser par ce théâtre Athènes, mais tranquillise-toi : Rome
accorde le point et toute sa faveur au travail de FRISCHLIN. Amateur du bon grec, ami du
beau latin, goûte, grâce à FRISCHLIN, ce bel Aristophane.