Présentation du paratexte
Cet argument bilingue est en trimètres iambiques pour la partie grecque, en
sénaires iambiques pour la partie latine. Chrestien y exhibe son aisance dans
l'une et l'autre langue.
Bibliographie :- Malika Bastin-Hammou, "Usages du néo-latin et du néo-grec ancien dans les
paratextes des éditions du théâtre grec du XVIe s. Florent Chrestien et la
pratique de l’eiusdem uersio, entre
traduction et composition bilingue", à paraître.
Traduction : Malika BASTIN-HAMMOU
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ΦΛΩΡ. ΧΡΙΣΤΙΑΝΟΥ ΥΠΟΘΕΣΙΣ ΔΙ’ ΙΑΜΒΩΝ
Hypothèse de Florent Chrestien en
iambes
ΚΛΕΩΝ Αθηναῖός τε καὶ Βρασίδας Λάκων
Κυκῶντε πᾶσαν διὰ χρόνου τὴν Ἐλλάδα
Πόλεμον ἐνῶρσαν·δεινὰ δ᾽ οὖν πεπονθότων
Δήμων, Τρυγαῖος ἀμπελουργὸς Ἀθμονεὺς
Ὤικτειρεν αὐτούς, καὶ λαβὼν τὸν κάνθαρον
Ἱππηδὸν ἐς τοὺς τοῦ Διὸς βαίνει δόμους,
Ζητῶν πρόσωπον κωφὸν Εἰρήνης θεᾶς
Τὴν πόλεμος ἄντρων, ἐν μυχοῖς ἐκρύψατο.
Ἑρμῇ πυλωρῷ δ᾽ ἐντυχών, ἕλκει θεὰν
Λαῷ ξυνεργῷ τῶν ἀγροίκων χρώμενος,
Ἁρμοῖ θανόντων Ἑλλάδος ταρακτόρων
Κλέωνε καὶ Βρασίδα ὑπ᾽ ἀλλήλων φόνῳ.
Μόλις δ᾽ Ἀθήνας τήνδ᾽ ἄγων κατήλυθε
Γάμον εὐτρεπίζων, ἐς δὲ τὴν εὐωχίαν
Ἀγρόται καλοῦνται πάντες εἰρήνης φίλοι.
Ὅπλων κάπηλος δ᾽ ἐκποδὼν μεθίσταται.
Cléon l'Athénien et Brasidas le Lacédémonien,
Broyant toute la Grèce, après un certain temps
Ont déclenché une guerre; comme les peuples ont donc subi de terribles
épreuves
Trygée, un vigneron du dème d'Athmonia
A eu pitié d'eux, et, avec son canthare
en guise de cheval, il chemine vers la demeure de Zeus,
Cherchant la figure muette de la déesse Paix
Que la guerre a cachée dans les profondeurs d'une grotte.
Bientôt il tombe sur le portier Hermès, il tire la déesse
Grâce au secours du peuple des paysans,
Puisque Cléon et Brasidas, qui troublaient la Grèce,
Viennent de mourir sous les coups l'un de l'autre.
Il est redescendu difficilement à Athènes avec elle,
Préparant son mariage, et au banquet
Tous les campagnards amis de la paix sont invités.
Un marchand d'armes est chassé.
ID EST,
CLEON Atheniensis et Brasidas Laco
Turbas per omnem diu cientes Graeciam
Bellum excitarant, sors premebat Atticum
Acerba populum, quem Athmonensis uinitor
Miserans Trygaeus, Cantharo ingenti uehens
Equi instar altas pergit ad Iouis domos,
Vultum tacentem quaeritans Pacis Deae,
Quam bellum in alta habebat absconsam specu.
Cum statore uerba Mercurio serens
Turba adiuuante rustica Diuam extrahit:
(Occisione mutua occisis prius
Brasida et Cleone Graeciam turbantibus)
Tandemque Athenas ducit et demittitur
Paratque nuptias, statim ad conuiuium
Veniunt amici Pacis agrestes simul:
At omnis armorum propola eliminat.
C'est à dire,
Cléon l'Athénien et Brasidas le Lacédémonien
À travers toute la Grèce longtemps semant le trouble
Avaient provoqué une guerre, un sort terrible accablait le peuple de
l'Attique,
Qu'un pauvre vigneron du dème d'Athmonia
Trygée, prit en pitié ; cheminant avec un Canthare géant
En guise de cheval, il se rendit dans la haute demeure de Jupiter,
À la recherche du visage silencieux de la déesse Paix,
Elle que la guerre retenait cachée dans les profondeurs d'une grotte.
Bientôt discutant avec le planton Mercure,
Avec l'aide du peuple des paysans il sort la déesse
(Car auparavant Brasidas et Cléon, qui semaient le trouble dans la Grèce,
Étaient morts sous les coups l'un de l'autre).
Et enfin il la conduit à Athènes et la descend
Et prépare ses noces. Aussitôt au banquet
Viennent tous ensemble les campagnards amis de la Paix;
Mais il fait sortir tout marchand d'armes.