Présentation du paratexte
Le poème est en distiques élégiaques.
Traduction : Alexia DEDIEUClarissimo D Hectori Hoxuirio Frisio Praesidi Traiextensi uiro nobili iuxta atque erudite Petr. Tiara Salutem dicit.
Au très illustre Président Hector Hoxvirius Frisius d’Utrecht, homme remarquable et érudit, Petreius Tiara donne son salut.
Accepte, très vénérable Hector au nom illustre, de recevoir cet honneur, toi la plus grande gloire de ta patrie, que je te consacre avec toute la dévotion de mon cœur, production récente de mon esprit, et ma première tentative.
Peut-être étais-tu digne d’être honoré d’un présent différent, mais je n’avais pas de présent qui soit supérieur à celui-ci.
Si je ne t’offrais que les présents que j’estime dignes de t’honorer, je ne t’en offrirais aucun.
La déférence dont je suis animé à ton égard et qui augmente davantage au fil des jours est si grande que mes écrits redoutent ta censure, comme si Roscius en personne me voyait me produire sur scène : en effet, bien que la gloire d’une naissance tout à fait éclatante te fasse honneur, tu surpasses cette naissance par la noblesse de ton éducation.
Tullius, père de la patrie et de l’éloquence, admirerait ton habileté à t’exprimer en langue latine.
Jadis, tu as occupé ce saint office pour les ors du grand César, en t’en acquittant au nom de la Frise.
Et ton laurier ne se retira pas devant la langue éloquente, lorsque cette vigueur se hissa jusqu’aux savantes déesses.
Ainsi, je te respecte plus que les rois, plus que les ducs, et c’est d’une main tremblante que je t’apporte ces petits cadeaux.
Et si ta bonne volonté, qui fait en sorte que les miettes d’encens plaisent aux dieux, peut les recommander, si je lui suis agréable avec une semblable dot, elle changera mes modestes présents en grands cadeaux.
Le poète tragique dont la mère avait coutume de vendre des légumes a fait dons de nombreux spectacles au peuple.
Parmi le nombre de ces tragédies, nous avons fait en sorte que Médée, mise à part, puisse, grâce à nous, s’exprimer dans la langue de l’Ausonie, si du moins moi qui suis né sur les rivages de la Frise j’ai pu forger, avec l’aide d’Apollon, une parole suffisamment ausonienne.
Quoi qu’il en soit, homme très remarquable, que ta bienveillance accepte ces présents, qui viennent du fond de mon cœur, et les évalue.
Si j’emporte ton adhésion, aussi longtemps que la Médée d'Ovide restera inconnue, puisse le monde considérer celle-ci comme son égale et l’estimer, à moins qu'une meilleure Médée n'apparaisse.
Brûlée dans les feux de Vulcain, elle tirera sa punition.
Adieu désormais, afin de ne pas troubler tes occupations sérieuses ; toi, ne méprise pas les gages d’une amitié nouvelle.