Présentation du paratexte
Argumentum et Praefatio Gaspari Stiblini In Iphigeniam Tauricam
Argument et préface de Gaspar Stilblinus à Iphigénie en Tauride.
Praesens argumentum e superiore pendet Dramate, in quo Iphigenia in Aulide pro incolumi traiectione Graecorum ad necem ducitur ac Dianae miseratione, subiecta immolaturi iam manibus cerua, ad Tauros Scythiae populos transfertur, ubi deae seruatricis sacra curaret ac ἀνθρωποθύαις1 praeesset.
L'intrigue présente dépend du drame précédent, dans lequel Iphigénie à Aulis a été conduite à la mort pour assurer la navigation des Grecs et, par la pitié de Diane (un cerf ayant été substitué dans les mains de l'homme sur le point de la sacrifier), est transportée chez les peuples taures de Scythie, où elle devait accomplir les offices religieux d'une prêtresse pour la déesse et être chargée des sacrifices humains.
Ad cuius simulacrum rapiendum deportandumque in Graeciam cum istuc Orestes comitante Pylade, iussu Apollinis (ut liberaretur a furiis quibus ob parricidium agitabatur) nauigasset, proditur a pastoribus Scythicis, qui ipsum cum socio uinctos ad tyrannum eius loci trahunt, ac mox ex mandato istius Iphigeniae iuxta ritum Tauricae gentis mactandos tradunt.
Alors qu'Oreste et son camarade Pylade avaient pris la mer pour s'emparer de la statue d'Artémis et la ramener en Grèce sur l'ordre d'Apollon (afin qu'Oreste soit libéré des Furies, par lesquelles il était poursuivi pour parricide), il est découvert par des bergers scythes, qui le traînent avec son camarade ligoté au tyran de ce pays, et bientôt, sur son ordre, livrent les hommes à Iphigénie pour qu'ils soient sacrifiés selon le rite du peuple taure.
Dum autem quibus opus erat ad sacrificium appararentur, Iphigenia cognoscens Graecos esse iuuenes percontari coepit de statu Graeciae, de euentu belli Troiani, et in primis de Agamemnonis domo ac fortuna.
Cependant, tandis que l'on préparait ce qui était nécessaire au sacrifice, Iphigénie, reconnaissant que les jeunes gens étaient des Grecs, commença à s'enquérir de l'état de la Grèce, de l'issue de la guerre de Troie, et avant tout de la maison et du sort d'Agamemnon.
Quin et literas Argos mittere, altero iuuenum libero dimisso, parat.
Plus encore, elle se prépare à envoyer une lettre à Argos, en laissant partir l'un des deux jeunes en liberté.
Vnde certamen oritur inter Orestem et Pyladem, utroque scilicet pro altero mori uolente.
De là naît une dispute entre Oreste et Pylade, chacun étant prêt à mourir pour l'autre.
Tandem uero Orestes obtinet ut Pylades rediret domum liber et literas perferret.
Finalement, Oreste l'emporte, et Pylade peut rentrer chez lui libre et remettre la lettre.
Cui dum mandata Iphigenia exponit, item quae et unde sit et ad quem dari literas uelit, proditur ac agnoscitur subito.
Alors qu'Iphigénie lui explique ses ordres (qui elle est, d'où elle vient et à qui elle veut que la lettre soit remise), elle est soudain révélée et reconnue.
Hinc mutua congratulatio et lacrimae inter fratrem et sororem oriuntur, quibus hoc casu nihil nec optatius nec insperatius accidere poterat.
Il en résulte une joie et des larmes mutuelles entre le frère et la sœur, pour qui rien de plus heureux ou de plus inattendu n'aurait pu arriver que ce hasard.
Post haec de fuga consultant ac Iphigenia quidem simulatis lustrationibus et iuuenum et idoli (ut persuaserat Thoanti) uiolati se cum suis ad fugam expedit : quibus tyrannus deceptum se uidens, cum imminere fugientesque persequi uellet, inhibetur a Minerua, quae placidum finem turbatis rebus imponit.
Après cela, ils délibèrent sur la fuite et Iphigénie, en effet, en utilisant de prétendus rites de purification s'appliquant à la fois aux jeunes gens et à la statue souillée (ce dont elle avait persuadé Thoas), se prépare à s'échapper avec ses proches : et le roi, voyant qu'il a été trompé, alors qu'il voulait les menacer et les poursuivre dans leur fuite, est retenu par Minerve, qui impose une fin douce à cette affaire mouvementée.
Poeta ergo in fabula ista cum primis illustre exemplum amoris indiuulsi et amicitiae nullo casu concutiendae in Pylade et Orestem proponit, ut qui non solum pericula et labores communes habeant, sed etiam uitam alter pro alterius salute effundere gestiant.
C'est pourquoi le poète, dans cette pièce en particulier, place en Pylade et Oreste un exemple clair d'amour et d'amitié indéfectibles qui ne doivent être brisés par aucun coup du sort, en ce qu'ils considèrent non seulement les dangers et les souffrances comme communs, mais sont chacun désireux de verser leur sang pour la sécurité de l'autre.
Deinde graphice barbaros depingit, qui uere pastoralem agunt uitam, sine moribus sineque politia, incertis uagantes sedibus, crudeles in peregrinos existunt ac stolide de numine et cultu diuino sentiunt.
Ensuite, il dépeint avec force détails les barbares, qui mènent une vie véritablement pastorale, sans habitudes morales et sans gouvernement civilisé, errant sans domicile fixe, se comportant avec cruauté envers les voyageurs étrangers et ayant des opinions stupides sur la divinité et le culte des dieux.
Vnde barbaros et immanes ritus foedasque superstitiones, ut ξενοφονίας, et alia id genus absurda quae feris hominibus recepta sunt damnat, quibus dii non modo non afficiantur, sed etiam grauiter offendantur.
D’où il condamne la race non civilisée, les rites sauvages et les superstitions infâmes, comme le meurtre des étrangers, et d'autres actes irrationnels de ce type qui sont acceptés par les hommes sauvages, des actes par lesquels les dieux ne sont non seulement influencés en aucune façon, mais sont également fortement offensés.
Et fortasse oblique sui saeculi hominum superstitiones hoc exemplo reprehendit.
Et peut-être blâme-t-il indirectement par cet exemple les superstitions des hommes de son siècle.
Furiae autem Orestem agitantes conscientiam notant malam, quae non prius quiescit nec ullis fatigatur laboribus quam suo releuetur solatio ac plane quod commisit luat.
Quant aux Furies qui tourmentent Oreste, elles représentent la mauvaise conscience, qui ne se repose ni ne se fatigue d'aucun labeur jusqu'à ce qu'elle soit soulagée par sa propre consolation et expie clairement le mal qu'elle a commis.
In Iphigenia mira fides et φιλόστοργος animus in fratrem, mira item mentis solertia et consilium in rebus dubiis mediisque in periculis, ut plane agnoscas in ea Graecum ingenium et regii sanguinis spiritum.
En Iphigénie, nous voyons une remarquable loyauté et un sentiment d'amour envers son frère, de même qu’une remarquable habileté d'esprit et un conseil assuré dans des circonstances incertaines et au milieu des dangers, de sorte que l'on reconnaît clairement en elle l'intelligence grecque et le courage d'une lignée royale.
Est praeterea haec fabula cum aliqua Graeciae laude coniuncta, cuius cultura et humanitas ad extremos quoque barbarorum fines penetrarit : nihil quippe aliud significat Minerua, quae Thoantis mollierit ferociam, quam sapientiam quae sola emollit mores nec sinit esse feros.
En outre, cette histoire est associée à une sorte d'éloge de la Grèce, dont la culture et la civilisation ont atteint même les territoires les plus éloignés des sauvages : bien sûr, Minerve ne symbolise rien d'autre, elle qui a dompté la colère de Thoas, que la sagesse qui seule adoucit les mœurs et ne leur permet pas de s’ensauvager.
Signi Dianae translatio significat, nisi fallor, Barbaros, id est eos qui sine omni humanitate, legibus institutisque ciuilibus uitam traducunt, diis adeo esse inuisos ut etiam cultum suum et religionem ab istis transferri uelint.
Le transport de la statue de Diane signifie, sauf erreur, que les barbares, c'est-à-dire ceux qui mènent leur vie sans aucune culture, lois et institutions publiques, sont tellement détestés des dieux que même leur culte et leur religion désirent être éloignés de ces gens.
Praecipue uero illa in hoc dramate tragica sunt : recognitio funesti exitus belli Troiani, commiseratio Iphigeniae super duobus adolescentibus Graecis, deploratio extincti (ut putabat ipsa) Orestis, certatio Pyladis et Orestis, quorum uterque alterius uitam sua morte redimere contendebat, agnitio illa mutua sororis et fratris et lacrimae quas insperatum gaudium secum ferebat.
Cependant, les éléments suivants, en particulier, sont tragiques dans cette pièce : le rappel de la fin meurtrière de la guerre de Troie ; la compassion d'Iphigénie pour les deux jeunes Grecs ; sa complainte pour Oreste mort (ainsi qu’elle le croyait) ; le combat de Pylade et d'Oreste, chacun s'efforçant de sauver la vie de l'autre par sa propre mort ; cette reconnaissance mutuelle de la sœur et du frère et les larmes que cette joie inattendue leur apportait.
Versatur autem fere in genere deliberatiuo habetque adiunctas narrationes et coniecturas quae in id genus saepe incidere solent.
La pièce, en outre, s'engage généralement dans le genre délibératif et contient les récits et interprétations connexes qui ont l'habitude de se produire dans ce genre.
Argumentum actus primi.
Argument de l’acte 1.
Iphigenia in prologo genus, casum, fortunamque suam praesentem exponit, deinde somnium suum refert, fraternae necis id significationem habere autumans.
Dans le prologue, Iphigénie explique sa famille, son destin et son sort présent, puis elle évoque son rêve, croyant qu'il signifie la mort violente de son frère.
Insinuat autem spectatoribus totius argumenti rationem ac parasceuen.
Elle révèle cependant subtilement aux spectateurs le plan et la préparation de toute l'intrigue.
2. Pylades et Orestes ad Dianae delubrum appulsi deliberant qua uia signum deae auferri possit.
2. Pylade et Oreste, échoués près du temple de Diane, réfléchissent à la manière dont la statue de la déesse peut être emportée.
Cui deliberationi Orestes querelam admiscet de Apollinis in se crudelitate, cuius monitis obsequens iam uarias et calamitosas fortunas subierit, suadetque tandem fugam priusquam ad mortem iuxta morem Tauricae gentis rapiantur.
À cette réflexion, Oreste mêle une plainte sur la cruauté d'Apollon à son égard, puisqu'en suivant ses conseils il a jusqu'ici subi des fortunes fluctuantes et destructrices, et enfin il exhorte à la fuite avant qu'ils ne soient saisis et conduits à la mort selon la coutume du peuple taure.
Contra Pyladi placet ut interdiu abstrusi alicubi lateant et noctu rem potius tentent, id quod non displicet Oresti.
Au contraire, il semble préférable à Pylade qu'ils restent cachés quelque part pendant la journée et qu'ils tentent plutôt l'entreprise de nuit, ce qui ne déplaît pas à Oreste.
3. Plangit Iphigenia fratrem Orestem, quem ex insomnio credebat mortuum, eique inferias una cum Choro Graeco ritu parat.
3. Iphigénie pleure son frère Oreste, qu'elle croyait mort d'après son rêve, et elle lui prépare des offrandes funéraires en bonne et due forme avec le chœur grec.
Generis praeterea sui fatalem calamitatem suamque calamitosam fortunam deplorat cum qua nunc apud immanissimos homines ipsa Graeca puella conflictetur.
En outre, elle se lamente sur la destruction inéluctable de sa propre famille et sur son propre sort misérable, dont elle est présentement affligée, en présence des hommes les plus sauvages, elle, une jeune Grecque.
Argumentum actus secundi.
Argument de l’acte 2.
Hic actus parasceuen habet ad secuturas epitases.
Cet acte contient la préparation aux épitases suivantes.
Nam pastor quidam Scythicus nuntiat Iphigeniae duos Graecos iuuenes ad mare captos et ad regem Thoantem perductos esse, qui istos de more Dianae immolari praeceperit.
En effet, un berger scythe annonce à Iphigénie que deux jeunes Grecs ont été capturés près de la mer et ont été amenés au roi Thoas, qui a ordonné qu'ils soient sacrifiés à Diane selon la coutume.
Vnde hortatur eam, huic scilicet ministerio praefectam, ut quibus opus sit ad uictimam expediat.
Il l'exhorte donc, puisqu'elle est chargée de cet office, à préparer ce qui est nécessaire à la victime sacrificielle.
2. Iphigenia, abeunte iam pastore, persuasa Orestem extinctum esse, infesto in Graecos animo optat sibi Helenam dari uelut sui exitii et multarum cladium causam, ut ea caesa suam uindicaret caedem.
2. Iphigénie, après le départ du berger, convaincue qu'Oreste a été tué, souhaite, dans son esprit hostile aux Grecs, qu'on lui donne Hélène, source de sa propre ruine et de nombreux désastres, afin qu'elle puisse venger son propre sacrifice par la mort d'Hélène.
Deinde queritur quod indigne a patre sub falso nuptiarum titulo domo accersita mox ad necem rapta sit.
Ensuite, elle se lamente de ce que, après avoir été injustement appelée de sa maison par son père sous le nom trompeur de mariage, elle a été immédiatement emmenée au massacre.
Praeterea damnat immanem morem Taurorum mactandi hospites dicitque impie id Dianae imputari, quemadmodum et alia plura de diis impie conficta pro ueris uulgauerit mortalium impietas.
En outre, elle condamne la coutume sauvage des Taures de sacrifier des étrangers et dit que cet acte est de façon impie imputé à Diane, de la même manière que l'impiété des mortels avait fait circuler comme des récits véridiques beaucoup d'autres histoires sur les dieux contrefaites de manière impie.
3. Chorus primum in diaporia quadam uersatur : controuertit enim secum quinam illi sint iuuenes ; quomodo tot tantaque pericula Euxini maris superauerint, aut quae uel res uel spes eos ad suscipiendam tam periculosam profectionem impulerit.
3. Le chœur est d'abord en proie à un certain doute : il se demande en effet qui sont ces jeunes gens ; comment ils ont surmonté les si nombreux et si grands dangers du Pont-Euxin, et quelle affaire ou quel espoir les a poussés à entreprendre un voyage aussi dangereux.
Deinde Helenam pestem uniuersae Graeciae ad Tauros uenire optat ut sua nece tot tantosque motus et mala quae ipsius causa in Graecia extiterunt lueret.
Il espère ensuite qu'Hélène, fléau de la Grèce tout entière, vienne chez les Taures et que, par sa propre mort, elle puisse expier les si nombreux et si grands troubles et les maux qu’elle a causés en Grèce.
Denique finem malorum precatur.
Enfin, il prie pour que les malheurs cessent.
Argumentum actus tertii.
Argument de l’acte 3.
Duo iuuenes a pastoribus trahuntur ad Iphigeniam ut immolentur: quorum aetatem et formam egregiam admirata puella Graecos esse agnoscit, eosque de genere, patria, denique de rebus Troianis et casu Graecorum ducum ac in primis de domo et fortuna Agamemnonis percontatur.
Les deux jeunes gens sont conduits par les bergers auprès d'Iphigénie pour y être sacrifiés : la jeune fille, considérant avec étonnement l'aspect singulier et l'âge des jeunes gens, reconnaît que ce sont des Grecs, et les interroge sur leur naissance, leur patrie, et enfin sur les affaires de Troie et le sort des chefs grecs, et surtout sur la maison et le sort d'Agamemnon.
Cognoscit autem omnia esse domi et ubique afflicta et funesta.
Elle apprend, en outre, que tout chez eux et partout est fort troublé et plein de mort et de deuil.
2. Literas Argos dare per alterum, cuius nomen ignorabat, parat, seruato altero, scilicet Pylade, ad uictimam, id quod Orestes pertinaciter recusat, minime aequum esse existimans sontem dimitti, culpae autem insontem plecti, amicumque prodi cuius salus non minus quam sua ipsius sibi cordi sit.
2. Elle se prépare à remettre une lettre à Argos par l'intermédiaire de l'un des deux, celui dont elle ne connaît pas le nom, tandis que l'autre, à savoir Pylade, est retenu comme victime, plan qu'Oreste rejette obstinément, pensant qu'il n'est pas du tout juste que le coupable soit renvoyé alors que celui qui est innocent de la faute doit être puni, et que soit abandonné son ami, dont le salut ne lui est pas moins cher que le sien.
Ergo rogatu Orestis mutata sententia, Pyladi dare literas statuit.
C'est pourquoi, ayant changé d’avis à cause de la demande d'Oreste, elle décide de donner les lettres à Pylade.
Interim Orestes de suae necis conditione et modo quaerit, uidelicet a quo et ubi et quomodo sit trucidandus.
Pendant ce temps, Oreste s'enquiert des conditions et de la manière de sa mort, à savoir par qui, où et comment il doit être sacrifié.
Quem Iphigenia illi inferias et honores sepulcri promittendo consolatur.
Iphigénie le réconforte en lui promettant des offrandes aux morts et les honneurs du tombeau.
3. Dum Iphigenia epistolam conficit, Pylades et Orestes certant inter se pulcherrimo certaminis genere, quo uterque pro altero mori contendit, miserante interim illorum uicem et extremam necessitatem Choro.
3. Pendant qu'Iphigénie finit sa lettre, Pylade et Oreste se disputent entre eux dans le type de concours le plus noble, où chacun s'efforce de mourir pour l'autre, tandis que le chœur exprime sa compassion pour leur sort et son extrême fatalité.
Huc Ouidius respexit in 3. de Ponto :
Ovide revisite ce thème dans le livre 3 des Pontiques :
2
"Pylade, sur le point de mourir, ordonne à son cher Oreste de partir : ce dernier refuse, et à son tour chacun se bat pour mourir. Il se produisit cette seule chose qui ne s'était pas produite pour eux : le reste de leur amitié fut harmonieux et sans querelle."
Tandem eloquitur Orestes quae uelit a Pylade Argis, si eo redire contingat, sibi fieri, eique commendat et sororem et totam domum patris.
Enfin, Oreste raconte ce qu'il aimerait que Pylade fasse pour lui à Argos, s'il réussit à y retourner, et lui confie sa sœur et toute la maison de son père.
Prima itaque est epitaseos pars in hoc actu, ubi turbae et rerum moles ingrauescere incipiunt.
C'est donc dans cet acte, où l'agitation et les dangers des événements commencent à augmenter, que se trouve la première partie de l'épitase.
Argumentum actus quarti.
Argument de l’acte 4.
Actus quartus haec continet.
Le quatrième acte contient les événements suivants.
Primo Iphigenia expedita epistola quam datura erat Pyladi, dum cui reddenda sit et quid rerum in ea scriptum sit exponit, insperato agnoscitur soror Orestis esse.
Tout d'abord, une fois préparée la lettre qu'Iphigénie devait remettre à Pylade, alors qu'elle explique à qui elle doit être remise et quels sont les sujets qui y sont écrits, par un revirement inattendu, elle est reconnue comme étant la sœur d'Oreste.
Fit ergo mutua utrimque gratulatio lacrimaeque manant et fletus mixto gaudio strident.
Dès lors, une joie réciproque s'installe de part et d'autre, des larmes sont versées et des cris mêlés de joie retentissent.
Id quod in eiusmodi fieri casibus saepenumero uidemus.
C'est une chose que l'on voit souvent dans des événements de ce genre.
Mox exponunt illa quidem quo fato sit ad Tauros delata, hic quae se sors exerceat quidque ad Tauros proficisci compulerit.
Bientôt ils expliquent leurs situations, elle racontant par quel sort elle a été transportée chez les Taures, lui racontant quelle fortune le tourmente et ce qui l'a contraint à partir chez les Taures.
2 De fuga et rapiendo simulacro Dianae consilia ineunt.
2. Ils discutent des plans pour s'enfuir et pour s'emparer de la statue de Diane.
Tandem Iphigenia inuenit qua uia aggredienda res sit, et ne quid foras efferretur silentium ab Argiuis mulieribus stipulatur utque consiliorum adiutrices sint orat, id quod facile impetrat.
Iphigénie découvre enfin un moyen d'accomplir ce projet et, pour que rien ne soit dit ouvertement, elle obtient une promesse de silence de la part des Argiennes et les supplie d'être complices du plan, ce à quoi elle parvient facilement.
Hinc ad simulacrum auferendum sese accingunt.
Désormais, elles se préparent à enlever la statue.
3 Chorus desiderio et recordatione prioris uitae ac fortunae et quadam miseratione sui admodum ἠθικῶς assueta quondam Graeciae loca uidere, festisque celebritatibus et choreis, quibus olim affluens deliciis oblectata sit, adesse optat.
3. Le chœur, exprimant la nostalgie et le souvenir de leur vie et de leur prospérité passées et un peu de pitié pour lui-même, désire, d'une manière tout à fait calme et expressive, voir les endroits de la Grèce auxquels il était habitué, et assister aux fêtes et aux célébrations, aux représentations chorales, aux délices où il affluait et dont il se délectait.
Deinde quomodo ex libera serua facta ad extremae barbariae gentem auecta sit pathetice narrat ; felicem interim nauigationem secundosque uentos Iphigeniae precans.
Puis, dans un style fortement émouvant, il raconte comment, devenue esclave au lieu d'être libre, Iphigénie a été emmenée chez un peuple d'une extrême cruauté ; en même temps, il demande pour Iphigénie un voyage sûr et des vents favorables
In hoc autem actu mira quaedam omnium rerum conuersio est.
Dans cet acte, en outre, il y a un retournement extraordinaire de tous les événements.
Agnoscitur enim Iphigenia, mutuo frater sororque colloquio fruuntur, nec iam de immolandis adolescentibus agitur, sed de fuga in commune deliberatur.
En effet Iphigénie est reconnue, le frère et la sœur se réjouissent de leur échange mutuel, et maintenant il ne s'agit plus de sacrifier les jeunes gens, mais on prépare ensemble la fuite.
Argumentum actus quinti.
Argument de l’acte 5.
Thoas Tauricae regionis tyrannus dolo tractatur ab Iphigenia.
Thoas, le tyran du pays taure, est manipulé par Iphigénie avec une ruse.
Dum enim quaerit causas morae in immolandis peregrinis, artificiose mulier uera falsis miscens, exemplo Sinonis illius Vergiliani 3, omnem doli mali suspicionem barbaro adimit.
En effet, tandis qu'il cherche à connaître les raisons du retard pris dans le sacrifice des étrangers, la femme mêle habilement la vérité au mensonge, comme dans le cas du célèbre Sinon de Virgile, et elle enlève au barbare tout soupçon de mauvaise tromperie.
Nam docet ipsos prius ad mare abluendos esse ut parricidio impiatos et una contrectatum ab impuris simulacrum quoque lustrandum.
En effet elle l’instruit d'abord que les victimes elles-mêmes doivent être lavées à la mer comme des hommes pollués par le parricide, et qu'en même temps la statue, ayant été touchée par des hommes impurs, doit être purifiée.
Seruo etiam exponit quid fieri eo in sacrificio oporteat, ut uidelicet ciues sint e medio ipseque interea apud delubrum operiatur, ac stipatores tantum paucos poscit quibus facile pares futuri erant nautae; ut denique omnes sedulo in officio maneant, monet.
De même, elle explique à un esclave ce qu'il faut faire dans ce sacrifice, à savoir que les citoyens doivent se retirer et qu'entre temps le roi lui-même attende dans le temple, et elle ne demande que quelques assistants, auxquels les marins seraient facilement égaux ; enfin, elle leur rappelle à tous de se borner aux limites de leur office.
2 Chorus, ne otiosa scena esset, Apollinis laudes prosequitur, in cuius oratione celebratur et natalis dies ipsius et oraculum Delphicum quod pulsa Themide occuparit.
2. Le chœur, afin que la scène ne soit sans action, fait l'éloge d'Apollon ; dans son discours, il honore le jour de sa naissance et l'oracle de Delphes qu'il a repris après l'expulsion de Thémis.
3 Nuntius omnem rem, id est fugam, imposturam et dolum Graecorum ac Iphigeniae, Thoanti exponit, qui cum iam ciues suos exhortaretur ad bellum, ac immineret transfugarum exitio essetque uindice dignus (ut Horatius loquitur) nodus 4, ex improuiso Minerua adest quae barbari conatum inhibeat et periculum instans discutiat.
3. Le messager explique à Thoas toute l'affaire, c'est-à-dire la fuite, la tromperie et la ruse des Grecs et d'Iphigénie. Alors que le roi incite déjà ses citoyens à partir en guerre, qu'il menace de mort les fugitifs et que le nœud est digne d'un protecteur (comme le dit Horace), Minerve apparaît à l'improviste pour réfréner la tentative du barbare et dissiper le danger imminent.