Présentation du paratexte
Ce poème est en distiques élégiaques.
Bibliographie :Ad clarissimos et ornatissimos uiros, Dominum Simonem A Pfirt, et Dominum Ioannem Fabri V.I. Doctorem, Caesareos Senatores in Ensisheim, Gaspari Stiblini carmen in omnes Euripidis Tragoedias.
Aux très illustres et très honorables seigneurs Simon von Pfirt et savant Joannes Faber VI, sénateurs de l’empereurs à Ensisheim, poème de Gasparus Stiblinus sur toutes les tragédies d’Euripide.
Toi Simon, que rendent si illustre ta naissance et tes études de la sagesse, et toi Faber que rendent honorable tes nombreuses qualités, vous célèbres entre les personnages éminents de l’Empire, vous qui faites tous deux la protection et la gloire de votre Gaspar, j’avais revêtu les écrits magnifiques du poète Euripide de la toge latine, traduits dans la langue de Rome : patrons, acceptez ses pensées respectables ici résumées.
Hécube, jadis mère de tant de rois, mais aujourd’hui esclave, dit : « Ne vous fiez pas aux entreprises hasardeuses des hommes ».
Oreste donne à voir une pensée sans repos que les furies tourmentent jour et nuit.
Où une brouille insensée mène les citoyens malheureux, la ruine mutuelle des frères le fait connaître.
Quelle haine nourrit une épouse à l’encontre son mari infidèle, la colère de Médée contre la vie de la maîtresse le montre.
Mis en pièces par ses chevaux indomptables, Hippolyte donne à voir combien de meurtres une mauvaise femme entraîne souvent.
Femme prompte à mourir au nom de son époux, Alceste, montre l’exemple remarquable d’une matrone honnête.
Tu contemples également une femme digne en la personne de la grande Andromaque ; au contraire tu vois dans Hermione tout entière une femme honteuse.
« Soutenez toujours les rois indignement affligés », voilà l’avertissement des mères des chefs tués.
Iphigénie te commande l’amour de ta patrie et enseigne combien de soucis comporte la vie des rois.
La jeune femme emmenée en Tauride rapporte les rites de la barbarie, l’existence sauvage et sans loi.
Le poids de l’œuvre de Mars, l’immense incertitude du hasard de la guerre, tu les contemples en la personne d’un illustre Thrace.
Les Troyennes qui pleurent le misérable sort de leur patrie nous font voir les malheurs que provoquent les guerres sanglantes.
Tu serviras les lois paternelles dans le respect de tes parents, si tu lis les tristes destins de Penthée.
Ceux qui ont l’audace de commettre des actes monstrueux dans les temples des dieux, qui sont seulement des ventres, connais-les à travers le récit du troupeau des Cyclopes.
Le Théséide défendant les enfants d’Hercule en fuite, voilà le signe d’une véritable amitié et l’œuvre de la piété.
Les dieux racontent que l’incroyable destin d’Hélène et la fin des périls de l’Atride, tout cela est le fruit de leurs décisions.
Vous qui honorez d’une foi juste les dieux sacrés, ne désespérez pas et demeurez sans inquiétude : voilà ce qu’enseigne Ion.
Quelle est ingratitude de la foule envers la reconnaissance pour des belles actions, voilà ce que montre Hercule par son exemple.
Les nombreux monstres domptés par l’Alcide nous enseignent que le sort est depuis toujours hostile aux hommes remarquables.
L’existence de l’homme est un jeu et rien n’est durable : voilà ce que doit apprendre l’œuvre du poète tragique.
Va maintenant et appelle simplement à grand cris les bagatelles et les mots mélodieux qu’ont chantés les poètes sacrés.
Τέλος.
Fin.