Pauli Canalis patricii Veneti carmen
Paulus Canalis

Présentation du paratexte

Le volume réunit deux ensembles bien distincts, le premier dû à Joannes Petrus Valla (avec paratextes et commentaires), le second à Bernardus Saracenus (avec paratextes, textes des comédies et commentaires). Ce court poème suit la lettre dédicatoire de Petrus Valla, qui ouvre la première partie du volume. C’est un hommage à Valla, sous la forme d’un court dialogue. Le poème est repris dans l’édition parisienne de Simon Charpentier. L’édition parisienne souligne la dimension dialogique du poème en introduisant deux indications ("Ad Plautum",v. 1, et "Plautus respondet", v. 8) ; il substitue « clarior […] / Symon » à « iunior […] / Vallensis »

Bibliographie :
  • B. M. Altomare, « Paolo Canal et la géographie grecque : récit d'un projet inachevé », dans Camenae 14, date.
  • G. Degli Agostini, Notizie istorico-critiche intorno la vita, e le opere degli scrittori viniziani, pubPlace,publisher, date, vol. II, p. 549-555.
  • F. Lepori, « Canal, Paolo », dans Dizionario Biografico degli Italiani, 17, date, p. 668-673.
  • P. G. Bietenholz et T. B. Deutscher, Contemporaries of Erasmus, A Biographical Register of the Renaissance and Reformation, vol. I pubPlace,publisher, date, p. 257.
Traduction : Mathieu Ferrand

Pauli canalis patricii Veneti carmen

Poème de Paulus Canalis, patricien de Venise1

Vates, ausonidon eloqu<i>i pater,Quo se pierides pollicitae deaeVti, contigerit si italice loqui.2

- Poète, père de cette éloquence ausonienne que les Piérides promettaient de parler s’il leur était donné de parler la langue d’Italie,

Quis te a barbarici carceris asseritSquallore, et getica compede liberat ?

Qui t’arrache à la crasse des prisons barbares, te libère des chaînes gétiques ?

Nam prodis nitidus qui fueras modoSquallens, horridulus, rusticus et lacer.

Car tu te montres dans tout ton éclat, toi qui fus jadis crasseux, hirsute, grossier et en lambeaux.

Omnes e facie iunior abstulitVallensis maculas oraque reddiditMi doctis nitida et compta laboribus,Vt cum me aspicio iam uideor mihiTalis qualis eram pulpita scenicoCum risu quaterem, meque QuiritiumLaudaret pedibus turba strepentibus.

- Valla le jeune a nettoyé mon visage de toutes ses taches et a rendu mes traits éclatants, paré par son docte travail, si bien que, quand je me vois, il me semble être tel, désormais, que j'étais quand j’ébranlais les tréteaux de mon rire d’histrion et que la foule des Quirites me célébrait en frappant des pieds.


1. Né en 1481 dans l’une des familles les plus illustres de l’aristocratie vénitienne, Paolo noue d’étroites relations avec les milieux humanistes de la cité lacustre et de Padoue, où il suit de brillantes études. Proche, notamment, de Bembo et des Alde, il se signale par sa connaissance du grec et son activité de philologue. Il meurt prématurément en 1508, après s’être retiré dans l’ermitage de S. Michele in Isola à Murano.
2. Quint., I.O. 10.1.99.