In Iani Dousae Plautinam restitutionem Epigramma

Epigramme sur la restitution de Plaute par Janus Dousa.

Planxerat Eurydicen tendisse ad tartara coniunx, Scilicet et solido stare adamante uias.

Son époux s’était lamenté qu’Eurydice s’en soit allée vers le Tartare et qu’elle parcoure des routes d’un dur acier.

Planxerat, at citharam plectro ut tentauit eburno, Vxorem uati restituere Deae.

Il s’était lamenté, mais lorsque il a touché sa cithare avec son plectre d’ivoire, les déesses ont rendu son épouse au poète.

Sed misero, Stygii uiolata lege Tyranni, Excidit e manibus coniugis umbra suae.

Mais, malheureux qu’il est, après qu’il a violé la loi du maître du Styx, l’ombre de son épouse s’échappe de ses mains.

Plautum etiam passim cariosa admorderat aetas Dente malo, Tytias seu pateretur aues : Thessalicis ualuere iugis nil gramina lecta : Profuit auctori nil medicina suo : Dousa lyra elicuit, Phoebeo pollice, cantum, Carminaque Orphaeis aemula pectinibus.

Partout la pourriture du temps avait également dévoré Plaute de sa dent perfide, comme s’il était victime des oiseaux de Tytios¹ ; les herbes cueillies sur les sommets thessaliens² n’ont eu aucun pouvoir; la médecine n’a été d’aucun secours à son inventeur ; mais Dousa a tiré de sa lyre, avec son pouce digne de Phébus, un chant et des vers rivaux du plectre d’Orphée.

Protinus Eumenides (o quantum carmina possunt !) Demulsit, Stygium perdomuitque Canem, Vmbrique exciuit manes, umbramque latentem Ex Acheronteis eripuit latebris.

Aussitôt il a charmé les Euménides (o immense pouvoir des vers !), il a dompté le chien du Styx, il a fait sortir les mânes de cette ombre et l’a arrachée des cachettes de l’Achéron où elle se dissimulait.

O quantum Orphaeis praestant tua carmina Dousa, In quae nil diri iura ualent Erebi !

O, Dousa, combien tes vers, contre lesquels les lois du terrible Erèbe ne peuvent rien, l’emportent sur ceux d’Orphée !

Fr. Bredius

Franciscus Bredius