Ede hilares mecum plausus Musea iuuentus
Valentinus Cremcouius

Présentation du paratexte

Le poème est en hexamètres dactyliques.

Bibliographie :
Traduction : Sarah GAUCHER

Ede hilares mecum plausus Musea iuuentus, Et cui sunt melli decimae ioca mulsea Musae.

Jeunesse inspirée par les Muses et qui font leur miel des jeux sucrés de la dixième Muse, applaudis en riant avec moi.

Namque recentato feliciter adspicit auras Ille habitu, abstersus labemque situmque priorem ; Quem penes est unum Latiae uis propria linguae ; Quem Musae, Charisin, Phoebo atque Hermete magistris, Cecropios docuere sales, lepidosque lepores ; Immo omne ut Latium dicam uno nomine : Plautus.

En effet, lui, avec un habit nouveau, revoit avec bonheur l’air extérieur, débarrassé de la saleté et de la rouille du passé, lui qui seul possède le sens premier de la langue latine, lui à qui les Muses, avec pour maîtres les Grâces, Phébus et Hermès, ont enseigné les sels de Cécrops et les charmes charmants, bref, pour résumer tout le Latium en un nom : Plaute.

Hoc opus, immensi sumptus summique laboris, Quem par utilitas undanti foenore pensat, Omnia per Clariae demanans agmina pubis, Cui, precor, expensum, Musae, acceptumque feretis, De numero innumero1, qui hoc puluere decertarunt ?

Cette œuvre qui a coûté un prix infini et une immense peine, que compense l’utilité avec son taux d’intérêt important, et qui se répand parmi tous les bataillons de la jeunesse apollinienne2, à qui, je vous prie, Muses, l’apporterez-vous, maintenant qu'il a été dépensé et évalué, parmi le nombre innombrable de ceux qui ont lutté dans cette arène ?

Cui ? Taubmaniadae studiis indesidis otii, Herculeae apposuit qui terga uicaria moli.

À qui ? Aux études actives du loisir de Taubmanus, qui a offert le secours de son dos contre une difficulté herculéenne.

Ille igitur, qui Vmbri tam clare illuminat umbras, Eximiaque opera bene multis commodat unus, Viuet honorato Musarum carmine clarus, Hesperio metuet dum Parrhasis aequore tingui, Dum uitreo infidas gremio uehet Albis arenas.

C’est donc lui, qui illumine si clairement les ombres de l’Ombrien et qui seul met à la disposition de bien des gens des œuvres remarquables ; il vivra dans la gloire de cette poésie qui a l’honneur des Muses aussi longtemps que l’Arcadie craindra d’être touchée par le flot de l’Hespérie, aussi longtemps que l’Elbe transportera des sables incertains en son sein vitreux3.

Valentinus Cremcouius, Gardleg. Iuuentutis informator, in Salinis Maioribus, prope Magdaeburgum.

Valentinus Cremcovius, Gardlegen, formateur de la jeunesse dans les grandes salines, près de Magdebourg.


1. Gell., Noct. 1.24.3.
2. Peiferus, dans ce même ouvrage, utilise dans son poème le même adjectif, qui signifie proprement « de l’île de Claros » (île qui vouait un culte spécial à Apollon.
3. C’est-à-dire pour l’éternité.