Présentation du paratexte
Ce poème de Petrus Scribonius, en système iambique (trimètre/dimètre en distiques) invite Teucer, Tecmesse et Créon à voir revenir à la vie les morts de l'Ajax et de l'Antigone de Sophocle et fait l'éloge de Georg Rataller, qui, tel Orphée, les a ramenés des Enfers.
Traduction : Christian NICOLASIn duas Sophoclis Tragoedias Aiacem Flagelliferum, et Antigonem, a Georgio Rotallero Phrysio uersas, Cornelius Scribonius.
Sur les deux tragédies de Sophocle, Ajax porte-fouet et Antigone traduites par Georg Rataller de Frise, Cornelius Scribonius1.
Ô Teucer, ô Tecmesse, déposez vos sinistres deuils, plaintes, larmes.
Celui qui naguère s’est tué de sa main, votre Ajax, s’éloignant de la mort, revit, revenu de sa folie et après avoir recouvré ses sens.
Et toi aussi, Créon, hélas le plus malheureux de tous les rois, cesse d’avoir mal.
Car ta femme, avec ton fils et sa noble promise, tous tués par ta stupide autorité de tyran, jouissent du don d’une seconde vie.
C’est le savant Rotaller, fort de sa lyre si suave, qui, tel Orphée, les a fait revenir du gouffre sombre de l’horrible Orcus.
Eux qui naguère parlaient attique et brillaient dans leur pallium grec, aujourd’hui citoyens romains grâce aux bienfaits de Rotaller, vont tout étincelants dans leur toge, parlant avec des voix romaines comme si, dès le berceau, ils avaient reçu une éducation ou même une naissance de deux parents latins !