Présentation du paratexte
L’épître dédicatoire est adressée par Johannes Lalamantius à Pierre de Marcilly de Cipierre. L’auteur se donne pour mission de répondre aux détracteurs de l’ouvrage, qui condamneraient tout ou partie de son entreprise de Lalamantius (§1-3). Pour justifier l’objet même de son ouvrage, il entreprend ensuite un éloge de la Grèce, de ses savoirs et de sa langue (§4-13). Aux gens qui l’accuseraient de se perdre dans des affaires futiles, Lalamantius répond ensuite qu’il n’a pas abandonné la pratique médicale et qu’il a accompli l’ensemble de ses offices (§14-18). Suivent des considérations sur la difficulté de la traduction et sur son utilité pédagogique (§15-21). Le texte se clôt par l’éloge du destinataire et par les rituelles formules d’adieu (§22-26).
Traduction : Sarah GAUCHERClarissimo et imprimis pio Petro Marsilio Cipierro, Abbati de Mortemario, Priori Samphoriano, et Canonico Heduensi obseruandissimo suo, Ioannes Lalamantius, salutem plurimam.
Au très illustre et surtout pieux Pierre de Marcilly de Cypierre, très respectable abbé de Mortemer, prieur de Saint-Symphorien et chanoine d'Autun, Johannes Lalamantius adresse son salut.
Quoniam non eram nescius, Marsili Cipierre, cum ea, quae Sophocles, poeta diuino ingenio, exquisitaque doctrina, graeco sermone tractauisset, latinis literis mandare aggrederer, fore, ut hic meus labor in uarias reprehensiones incurreret, hoc studium plane uituperantibus his, quibus omnino graecari displicet, aliis non totum reprehendentibus sed tantam in eo operam ponendam non arbitrantibus, quibusdam etiam me ad alias literas uocantibus et genus hoc studii a mea professione alienum esse iudicantibus, studiose feci ut hic mihi reprehensoribus istiusmodi aliqua ex parte satisfaciendum putarem.
Puisque je n’étais pas ignorant, Pierre de Marcilly de Cypierre, en entreprenant de confier aux lettres latines ce que Sophocle, poète d’un talent divin et d’un savoir exquis avait traité en grec, qu’il arriverait que mon travail encoure diverses critiques, ceux à qui il déplaisait complètement de vivre à la grecque blâmant complètement cette étude, d’autres ne la blâmant pas dans son intégralité mais ne pensant pas qu’il fallait y accorder un si grand soin, certains me poussant également à d’autres écrits et jugeant que ce genre d’étude était étranger à ma profession, je me suis appliqué à penser qu’il me fallait ici donner quelques explications à mes détracteurs.
Sic enim ratus sum fore uti et iustioribus illis multo posthac uteremur et simul nostram existimationem horum reprehensione nonnihil fortasse labefactam ab iniuria uindicaremus illorumque calumniis minus posthac obnoxiam redderemus.
En effet, j’ai pensé que nous aurions ensuite affaire à des gens bien plus justes et qu’en même temps nous vengerions de l’injure notre réputation peut-être quelque peu ébranlée par leur critique et nous la rendrions ensuite moins exposée à leurs calomnies.
His igitur, quibus literae graecae displicent primum satis abunde factum iudicaro, si docuero ea studia nemini sine piaculo displicere posse, quibus et exculti sumus et in omnium liberalium disciplinarum cognitionem deuenimus.
Ainsi, j’aurai d’abord pensé avoir suffisamment fait pour ceux à qui les lettres grecques déplaisent, en enseignant que ces études, qui ont fait notre culture et nous ont amenés à l’idée de tous les arts libéraux, ne peuvent déplaire à personne sans sacrilège.
Namque profecto ut Philosophiae, ita omnium aliarum artium et scientiarum originem, progressum et consummationem Graecis debemus referre acceptam.
Et de fait, nous devons assurément être redevables aux Grecs de l’origine, du progrès et de l’élaboration de la philosophie de même que de tous les autres arts et sciences.
Multis etenim annis non ante conditam Vrbem modo, sed et quingentis fere post conditam, omnia studiorum genera apud Graecos perfecta, et ad summum culmen perducta fuisse.
Et en effet, plusieurs années avant la fondation de Rome mais aussi presque cinq cents ans après sa fondation, les Grecs avaient perfectionné tous les genres d’études et les avaient menés à leur apogée.
Iam illas omnium bonarum doctrinarum inuentrices Athenas floruisse tam compertum est, quam scimus grammaticos, rhetoras, poetas, mathematicos summo in honore et pretio tota Graecia iam tum quoque fuisse habitos, cum Romani nominis uixdum ulla uestigia extabant.
On a désormais la preuve que l’illustre Athènes, inventrice de tous les arts libéraux, a été florissante pour autant que, à ce qu’on sait, grammairiens, rhéteurs, poètes, mathématiciens étaient tenus en haute estime et considération dans toute la Grèce, alors qu’il n’y avait pas encore une seule trace du nom de Rome.
At postquam auditis Graecis doctoribus cognitisque illorum literis, Romani ex illa inculta barbarie et inscitiae tenebris emersere humanioresque facti disciplinas ex Graecia in suam urbem recepere, unus inuentus est Cicero, qui ea, quae apud suos diu neglecta iacuerant, propagandae suae linguae desiderio excitare, illustrare, et meliora facere conatus, pauca quaedam de Philosophia cum disputatrice tum morali (nam de tertia ipsius parte, quae ad naturae obscuritatem pertinet, mirum silentium) latinis literis mandauit, quae de graeco fonte hauserat.
Mais après que les Romains, ayant entendu les savants grecs et pris connaissance de leurs écrits, ont émergé de cette barbarie inculte et des ténèbres de l’ignorance et que, devenus plus humains, ils ont accueilli dans leur ville les disciplines venues de Grèce, il s’en trouva un seul, Cicéron, qui, entreprenant, par volonté de diffuser sa propre langue, de revivifier, d’éclairer et d’améliorer ce qui, à cause de la longue négligence des siens, demeurait en jachère, confia aux lettres latines quelques bribes sur la philosophie tantôt dialectique tantôt morale (car sur la troisième partie de celle-ci, qui s’intéresse à l’obscurité de la nature, silence admirable), qu’il avait tirées d’une source grecque.
At ex his paucis (quae tamen ita copiose et ornate tractauit, ut scriptores reliquos longo post interuallo reliquerit) neminem dicturum arbitror tantos fructus percipi posse, quanti ex uniuersa philosophia et doctoribus Graecis possent, maxime cum pauca (uel de ipsius Ciceronis testimonio) non nisi e multis colligi possint. 1
Mais de ces bribes (qu’il traite cependant avec éloquence et élégance, laissant ainsi loin derrière lui le reste des auteurs) je pense que personne ne dira qu’il a pu tirer autant de fruits qu’on peut en tirer de la philosophie dans son ensemble et des savants grecs, surtout qu’on ne peut (aux dires même de Cicéron) choisir peu de choses si ce n’est à partir de beaucoup .
Proinde si rerum praestantissimarum perfecta cognitione quis ducitur, si legum ferendarum instituendarumque rationem, belli et pacis leges, foederum conditiones, legum et iuris scientiam, antiquitatem omnem, naturae obscuritatem, et huic finitimam artem medendi, si disserendi subtilitatem, uitam et mores, si denique geometriam, arithmeticam, musicam, astrologiam nouisse desiderat, is de meo consilio Platonem potius, Aristotelem, Hippocratem, et caeteros eiusmodi primae notae auctores consulet, quam ieiunos et horum simias Latinos scriptores.
Par conséquent, si l’on est guidé par une parfaite connaissance des sujets les plus remarquables, si l’on désire connaître la raison des projets des lois et de leur promulgation, les lois de la guerre et de la paix, les conditions des traités, la science de la loi et du droit, toute l’antiquité, l’obscurité de la nature et son corollaire, la médecine, si l’on désire connaître la subtilité de la dialectique, la vie et les mœurs, si l’on désire enfin connaître la géométrie, l’arithmétique, la musique, l’astrologie, on consultera, à mon avis, plutôt Platon, Aristote, Hippocrate et le reste des auteurs de premier choix que les auteurs latins, leurs maigres imitateurs.
E quibus non uideo cur potius quis sibi ueluti e turbido coenosoque riuo quam ex illis limpidissimis fontibus aquam hauriendam putet.
En effet je ne vois pas pourquoi on penserait qu’il faut puiser l’eau d’une rive boueuse et fangeuse, pour ainsi dire, plutôt que de ces sources si limpides.
Huc accedit quod Nouum Testamentum, quo uno ueluti fundamento orthodoxa fides nititur, cuiusque beneficio e cathecumenis pueri Christo primum initiamur, adulti sensim mysteria fidei imbibimus, prouecti tandem in Christo uiuimus et morimur, graece uniuersum est conscriptum, si Matthaeum, et unam ad Hebraeos epistolam excipias, ut iure fateamur sine eius linguae peritia diuinam scripturam neque commode satis intelligi neque pro dignitate ullo modo posse tractari.
À cela s’ajoute que le Nouveau Testament, sur la seule autorité duquel la foi orthodoxe s’appuie comme sur une unique fondation et par le bienfait duquel nous sommes, enfants parmi les catéchumènes, d’abord baptisés, puis, une fois adultes, nous nous imprégnons peu à peu des mystères de la foi, puis, à la fin de notre existence, nous vivons et mourons dans le Christ, a été écrit tout entier en grec, si l’on excepte Matthieu et une épître aux Hébreux, si bien que nous dirions à bon droit que, sans la connaissance de cette langue, l’écriture divine ne peut ni être suffisamment comprise ni être exposée de manière conforme à sa dignité.
Quis est ergo per Deos immortales, qui sine graecarum literarum studio aliquid se ullo in artium scientiarumque genere perfecte consequi posse arbitretur ?
Qui y a-t-il donc, par les dieux immortels, pour penser que, sans l’étude des lettres grecques, il peut réussir parfaitement dans aucun genre des arts et des sciences ?
Sed quia hoc loco eius linguae patrocinium non suscepi, colligam ipse me et paucis cum iis, qui, ut totum non reprehendunt, ita tantam in eo operam ponendam non arbitrantur, tum illis etiam, qui ad alias literas me uocantes, hoc quicquid est, a mea professione alienum esse iudicant, sic respondeo me otii quondam mei et earum artium, quibus a puero deditus fui, rationem aliquam publice reddere uoluisse, ac simul experiri et quid in eo genere possem et quid docti de meis scriptis, ferreis quidem 2 (ut de Lucilio dictum est) attamen, ut arbitror, etiam legendis iudicarent.
Mais puisqu’ici je n’ai pas la charge de défendre cette langue, je vais me reprendre et en quelques mots d’une part à ceux qui, sans critiquer l’intégralité de ce travail, ne jugent pas qu’il faille y mettre tant de soin, d’autre part à ceux aussi qui, me poussant à d’autres écrits (qu’importe leur nature), jugent que ce travail est étranger à ma profession, je réponds que j’ai voulu rendre ouvertement compte de mon loisir studieux et de ces arts auxquels je me suis adonné depuis l’enfance et en même temps faire l’expérience de ce que je pourrais accomplir dans ce genre et de ce que les savants pensent de mes écrits, certes durs comme le fer (comme cela a été dit à propos de Lucilius3) mais cependant dignes, je crois, d’être lus.
A quibus si hunc meum non illiberalem laborem probari sensero, ad maiora aliquando et ad meam professionem mage pertinentia aggrediar.
Et si je sens qu’ils approuvent ce travail qui ne me déshonore point, je m’attèlerai un jour à des entreprises plus importantes et touchant davantage à ma profession.
Iam uero neque his scribendis tantam operam posui, ut interim praesidium, in quo locatus sum, deseruerim, aut medicos auctores iacere neglectos sim passus.
De plus, je n’ai pas mis tant de soin à cet écrit que j’aie abandonné pendant ce temps le poste où j’ai été placé ou que j’aie supporté que les auteurs médicaux soient négligés.
Nam profecto tantum in id operae datum est, quantum et studia mea mage seria, et amicorum res et ualetudo tribuerunt otii.
Car assurément j’ai mis dans cette affaire autant de soin que me laissaient de loisir à la fois mes études plus sérieuses, les affaires de mes amis et leur santé.
Quo mihi nomine uenia est ab iis, qui haec mea qualiacunque legent, deprecanda ut, si id quod uolebam, si Sophoclei cothurni grauitatem non sum assecutus, id non tam homini uitio uertant, quam aut grauioribus studiis, aut eorum rebus, qui se suamque ualetudinem mihi commisissent, attribuant.
Et à ce titre il me faut demander pardon à ceux qui liront ce que j’ai écrit, quelque faible que soit sa qualité, afin que, si je ne suis pas parvenu à ce que je voulais, si je ne suis pas parvenu à la gravité de la tragédie sophocléenne, ils n’en fassent pas tant grief à l’homme mais que plutôt ils en attribuent la faute aux études sérieuses et aux situations de ceux qui m’avaient confié leur vie et leur santé.
Multam tamen me dedisse operam, primum ut uerum germanumque sensum ex his spinosioribus et abstrusioribus locis elicerem, deinde ut in sententiis, quas semel animo concepissem, explicandis, uerbis latinis quam possem lectissimis et optimis uterer, illi fatebuntur ingenue, qui et nostra omni posita inuidia legerint, et sese in Sophocle aliquando exercuerint, eiusque lectione delectati, bonas horas in eo bene collocarint.
Cependant, ceux qui auront lu nos écrits sans animosité, qui se seront plongés dans Sophocle, et qui, charmés par sa lecture, y auront consacré à bon escient des heures bien employées, avoueront sans mal que j’ai mis beaucoup de soin d’abord à tirer le sens véritable et exact de ces passages assez épineux et assez difficiles à pénétrer, ensuite à employer, dans la traduction des phrases que j’avais comprises, les mots latins les plus précis et les meilleurs possible.
Eo uero demum aequiores erunt, si apud se cogitarint, quanta sit chori industriosa quadam affectatione, ut apud Tragicos omnes, obscuritas, quanta Sophoclei cothurni maiestas, quam denique sit difficile alienam uim dicendo consequi posse, praesertim si alienis uestigiis insistas, et quasi alio praeeunte dicas, quod tibi quasi necessario faciundum est, in eo scripti genere, in quo concisa est, et mutuis colloquiis interrupta narratio.
Ils seront finalement plus équitables, s’ils se rendent compte de l’obscurité que produit l’affectation recherchée du chœur, comme chez tous les Tragiques, du sens tragique majestueux de Sophocle, la difficulté qu’il y a enfin de pouvoir rendre avec des mots le sens d’une langue étrangère, surtout si l’on marche sur les traces d’un autre et pour ainsi dire avec un autre qui nous précède, ce qu’il faut pour ainsi dire nécessairement faire dans un genre d’écrit où la narration est concise et interrompue par des dialogues.
Adde quod cum semper aliquid ad publicam utilitatem uirum bonum afferre oportere iudicarem, de meis sane ciuibus male mereri uisus fuissem, ni diuinum illud Sophoclis ingenium, Atticae scaenae decus et Melicorum suauissimum, in quo ego aliquot horas bene collocassem, omnium tandem bono in publicum emisissem.
Ajoute que, alors que je pensais que l’homme de bien devait apporter quelque avantage à l’intérêt commun, j’aurais vraiment semblé rendre un mauvais service à mes concitoyens si je n’avais pas fait paraître pour le bien de tous l’illustre et divin talent de Sophocle, honneur de la scène attique et poète lyrique le plus doux, sur qui moi j’avais bien employé à bon escient un certain nombre d’heures.
Porro autem cum Sophoclis tragicorum ueterum principis Tragoedias lumen adhuc literarum latinarum desiderare intelligerem, ad eas conuertendas sum aggressus, uel eo potissimum quod nefas esse ducerem, cum tot quotidie scipta de graeco in latinum uerterentur, tantum auctorem neglectum nec adhuc latinitate donatum iacere perpeti, maxime cum Tragoediarum scriptores apud Latinos nulli (si id opus, quod Senecae nomine circumfertur, excipias) plane extent, permultum autem intersit reipublicae ut in scripti hoc genere principes et nobiles adolescentes magistris ad excolendum ingenium traditi, sese uelut in speculo contemplentur, et uel a puero discant, se, etiamsi de regum imperatorumue sanguine sint, non minus esse, quam quiuis de uulgi faece, fortunae telis obnoxios, ipsamque rerum humanarum dominam fortunam humana omnia eadem uolubilitate rotare.
Puisqu’en outre je savais que les tragédies de Sophocle, prince des anciens tragiques, manquaient jusque-là de la lumière des lettres latines, j’ai entrepris de les traduire, surtout qu’il était sacrilège, pensais-je, de souffrir que, alors que tant d’écrits étaient chaque jour traduits du grec en latin, un si grand auteur reste dans l’obscurité, oublié et sans avoir encore été gratifié de la langue latine, surtout qu’aucun Latin auteur de tragédies n’a complètement survécu (si l’on excepte cette œuvre transmise sous le nom de Sénèque) et que d’autre part il serait extrêmement intéressant à l’État que leurs précepteurs instruisent les princes et adolescents nobles de ce genre d’écrit pour cultiver leur disposition naturelle, que ces derniers s’y contemplent comme dans un miroir et qu’ils apprennent dès l’enfance que, même s’ils sont issus du sang des rois et des empereurs, ils n’en sont pas moins que tout homme né de la lie du peuple exposés aux traits de la fortune et que la fortune, maîtresse des affaires humaines, les fait toutes tourbillonner avec la même inconstance.
Tibi autem Marsili Cipierre, cum pro ea obseruantia, qua te uel a primis annis colui, tum pro ea amicitia, quam humanitatis studia aliquando conciliauere, pro nominis denique tui amplitudine et generis celebritate, qua splendoris permultum et ornamenti huic urbi accedit, has meas lucubrationes dicare institui, ut si quando per iustas occupationes et seria mage studia tibi liceret harum et similium argumentorum lectioni temporis etiam aliquid dare et tantarum in principum palatiis tragoediarum causam intelligere te haud quaquam pigeret.
Cher Marcilly de Cypierre, en raison de la déférence que je t’ai témoignée dès l’enfance et de l’amitié que les études de la culture ont un jour formée entre nous, en raison enfin de la grandeur de ton nom et l’éclat de ton illustre famille, qui procure à cette ville beaucoup de splendeur et de distinction, j’ai résolu de te dédier mes travaux de nuit afin que, si cela t’était un jour permis au milieu de tes justes occupations et de tes études plus sérieuses, il ne te coûte pas d’accorder un peu de temps à la lecture de ces travaux et de sujets similaires et de comprendre la cause de si grandes tragédies dans les palais des princes.
Sed, ne longior sim, finem faciam, hoc unum abs te etiam atque etiam petens ut ne tam exigui muneris, quam promptae eius, abs quo proficiscitur, et candidae uoluntatis habeas rationem, et haec mea qualiacunque aequi bonique consulas.
Mais, pour ne pas être plus long, je vais mettre fin à mon propos en te demandant simplement encore et encore de ne pas tenir compte d’un cadeau aussi modique qu’est prompte et franche la volonté de celui qui l’envoie et de réserver un accueil chaleureux et équitable à mes écrits, quelque faibles qu’ils soient.
Bene uale.
Porte-toi bien.
Ex Augustuduno opulentissima quondam Heduorum urbe, Calendis Decembris 1555.
Depuis Augustudunum la ville jadis la plus riche des Éduens, aux calendes de décembre 1555.
Ἐξετάζειν καὶ μὴ συκοφαντεῖν.
Examiner et ne pas calomnier.