Carolus Fernandus lectorem alloquitur
Carolus Fernandus

Présentation du paratexte

Adresse au lecteur en distiques élégiaques, insistant sur le travail éditorial de Balbus, la qualité typographique et le prix modique du livre.

Bibliographie :
  • GOFF (F.R.). Incunabula in American libraries. A third census of the XVth century books recorded in North American collections. New-York: Kraus Reprint, 1973.
  • Capirossi, Arianna, La ricezione di Seneca tragico tra Quattrocento e Cinquecento, Firenze Univ. Press, 2020, « Appendice I – Edizione 1488-89 (H) », 130-139 (transcription, traduction en italien et quelques annotations précieuses de ce paratexte)
  • Paré-Rey, Pascale, "Les éditions des tragédies de Sénèque conservées à la Bibliothèque nationale de France (XVe-XIXe s.)", in L’Antiquité à la BnF, 17/01/2018, https://antiquitebnf.hypotheses.org/1643
  • Simone, Franco, « Robert Gaguin e il suo cenacolo umanistico », Aevum, 13, 1939, p. 410-476 : notamment 474-476.
  • Paré-Rey, Pascale, Histoire culturelle des éditions latines des tragédies de Sénèque, 1478-1878, Paris, Classiques Garnier, « Histoire culturelle » 20, 2023
Traduction : Christian Nicolas

Carolus Fernandus lectorem alloquitur

Charles Fernand 1 s’adresse au lecteur

Qui legis altiloqui 2 ueneranda poemata uatis, Musa cothurnato cui dedit ore loqui. Hactenus antiquo nimium spoliata nitore, Nunc tamen ad priscum uisa redisse iubar, Te Balbi meminisse decet, qui codice multo Collato, haec tribuit munera tanta tibi.

Toi qui lis les poèmes du poète au verbe haut à qui la Muse a donné de parler la langue du cothurne, lesquels jusqu’alors privés de leur éclat antique, mais semblent avoir aujourd’hui avoir retrouvé leur splendeur d’antan, tu dois te souvenir de Balbus qui a collationné nombre de manuscrits pour te faire ce si beau cadeau.

Multaque Wolfgango debetur gratia cuius Haec nitet artifici littera pressa manu.

Tu dois aussi un grand merci à Wolfgang 3 dont la professionnelle main a pressé ces caractères splendides.

Ite alacres igitur paucis ne parcite nummis, Quando potest minimo maximus auctoremi.

Allez, joyeux amis, n’épargnez donc pas vos piécettes, puisqu’à si peu de frais on peut s’acheter un si grand auteur.


1. Bénédictin, professeur de théologie à Paris, né à Bruges vers 1450, mort vers 1517. Il a laissé des œuvres théologiques. Sa contribution ici vise à « moraliser » Sénèque et à montrer la pleine compatibilité avec la piété chrétienne.
2. A. Capirossi, op. cit. p. 133, note 564, fait remarquer que l’adjectif altiloquus ne figure pas dans les textes classiques. Mais les auteurs médiévaux le connaissent et on en trouve des occurrences chez Bède, Alain de Lille, Uguccio, Pétrarque. Fernand lui-même semble en être friand ; d’ailleurs, il l’utilise également dans son épître dédicatoire.
3. Wolfgang Hopyl, l’imprimeur.