Présentation du paratexte
Avanzi développe dans sa métrique des tragédies de Sénèque une présentation du trimètre assez complète, en détaillant les possibilités métriques des divers pieds, les possibilités de substitutions et les exclusions.
Bibliographie :- Pieri, Marzia, et Françoise Decroisette. « Instructions pour lire le théâtre: les exemples siennois et vénitiens du début du XVI ». Littératures classiques 83, nᵒ 1 (2014): 237.
- Paré-Rey, Pascale, "Les éditions des tragédies de Sénèque conservées à la Bibliothèque nationale de France (XVe-XIXe s.)", in L’Antiquité à la BnF, 17/01/2018, https://antiquitebnf.hypotheses.org/1643
- Paré-Rey, Pascale, Histoire culturelle des éditions latines des tragédies de Sénèque, 1478-1878, Paris, Classiques Garnier, « Histoire culturelle » 20, 2023
Dimensiones tragoediarum Senecae per eundem Hieronymum Avantium
Métrique des tragédies de Sénèque par le même, Girolamo Avanzi
Versus senarii uel trimetri iambici sunt archilochii omnes et acatalectici apud Annaeum Senecam Tragicum.
Les sénaires ou trimètres iambiques sont tous archiloquiens et acatalectiques chez Sénèque le Tragique.
Et hanc solidam legem seruant, ut quamuis sedes secunda, quarta, et nouissima seruiant uni iambo.
Et ils observent cette règle ferme, à savoir que les deuxième, quatrième et dernière positions ne doivent accepter que l’iambe.
Secunda tamen et quarta non repellunt tribrachum, iambo comparem.
Cependant la deuxième et la quatrième ne rejettent pas le tribraque, équivalent à l’iambe.
Primus autem pes ultra iambum recipit spondeum, et spondei dissolutiones, id est dactylum, anapestum, et aliquando proceleusmaticum ; tribrachum uero, qui par est iambo, in hac prima sede admittunt uersus unus supra uiginti.
Quant au premier pied, outre l’iambe, il admet le spondée et les substitutions du spondée, c'est-à-dire le dactyle, l’anapeste et parfois le procéleusmatique ; mais le tribraque, qui est égal à l’iambe, est admis à cette première position dans un vers sur vingt.
Tertia sedes admittit iambum, spondeum, dactylum, tribrachum.
La troisième position admet l’iambe, le spondée, le dactyle, le tribraque.
Numquam in hoc tertio loco inuenies
anapestum, praeter hunc uersum sequentem inter senem iuuenemque; sed propior seni
1
On ne trouve jamais à cette troisième position d’anapeste, hormis le vers que voici : inter senem iuuenemque; sed propior seni ; sauf si s’y trouve un mot de quatre syllabes, ce qui arrive dans vingt vers.2
Quintus locus, ut saepissime, immo semper, habet aut spondeum aut anapestum ; ita numquam utitur tribracho.
La cinquième position, très souvent, ou plutôt toujours, comporte un spondée ou un anapeste ; elle n’use ainsi jamais du tribraque.
Iambum uero et dactylum numquam assumit, nisi in nouem uersibus, quorum ultimae dictiones sunt quatuor syllabarum sequentes : nepotibus, cacumine, Prometheus, Capharides, Polyxena, facinorum, et ter memoria.
Mais elle n’accueille jamais l’iambe et le dactyle, sauf dans neuf vers 3 , dont les derniers mots sont de quatre syllabes, que voici : nepotibus, cacumine, Prometheus, Capharides, Polyxena, facinorum, et trois fois memoria4.
Senecae igitur trimetri non cacometri sed omnes probabiles appellarentur a Victorino et Terentiano ; cum praesertim in nulla sede reperiatur trocheus, aut pyrrhicius, et nam ubique deuitet scazonta, cumque uersus nullus constet ex iambis omnibus ut tragicorum lex praescribit.
Donc les trimètres de Sénèque ne seraient pas appelés des mauvais mètres mais tous (des mètres) recommandables par Victorinus et Terentianus ; surtout quand on ne trouve en aucune position de trochée ou de pyrrhique, et qu’en effet il évite partout le scazon, et qu’aucun vers ne se compose uniquement d’iambes, comme la loi des tragiques le prescrit.5