Présentation du paratexte
Ce poème en distiques élégiaques est adressé à Frédéric IV, futur Électeur du Palatinat,
par Johannes Posthius / Posth (1537-1597), son médecin. L’éditeur Jérôme Commelin remercie
par une voie indirecte le futur prince à qui il doit son installation dans la ville
d'Heidelberg.
Bibliographie :
- W. Kühlmann, V. Hartmann, S. El
Kholi, B. Spiekermann, Die deutschen
Humanisten. Dokumente zur Überlieferung der antiken und mittelalterlichen Literatur in
der Frühen Neuzeit, Abteilung I: Die Kurpfalz,
Bd. III: Jacob Micyllus, Johannes Posthius, Johannes Opsopoeus und
Abraham Scultetus, Turnhout,
Brepols, Europa Humanistica
9, 2010,
654 p.
- Klaus Karrer, Johannes Posthius (1537-1597):
Verzeichnis der Briefe und Werke mit Regesten und Posthius-Biographie,
Wiesbaden, Harrassowitz,
1993
-
https://data.bnf.fr/fr/13324009/johannes_posthius/
-
https://data.cerl.org/thesaurus/cnp00094238
- Paré-Rey, Pascale, "Les éditions des tragédies de Sénèque conservées à la
Bibliothèque nationale de France (XVe-XIXe s.)", in L’Antiquité à la BnF, 17/01/2018,
https://antiquitebnf.hypotheses.org/1643
- Paré-Rey, Pascale, Histoire culturelle des éditions latines des tragédies de
Sénèque, 1478-1878, Paris, Classiques Garnier, « Histoire culturelle » 20, 2023
Traduction : Pascale PARÉ-REY
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Quam grauis immineat saeuis fortuna tyrannis,
Hoc Senecae in primis nobile monstrat opus.
Combien une fâcheuse fortune menace les cruels tyrans,
cet ouvrage fameux de Sénèque le montre avant tout.
Quo picta ueluti in tabula, speculoue potentis
Qualia sint aulae fata, uidere licet.
Comme sur une peinture ou dans un miroir, on peut voir
quels sont les destins de la cour d’un puissant.
Tristia nempe : suos una quae saepe ministros
Pessumdans, Stygios cogit adire lacus.
Funestes, assurément : engloutissant souvent ensemble
chacun de ses serviteurs, elle les contraint de gagner le Styx.
Talia principibus teneris bene cognita prosunt
Exempla, ut fugiant quae nocitura uident ;
Quae bona sectentur. Quare illustrissime princeps,
Eximia haec docti dramata uatis ama.
De tels exemples, bien connus, sont utiles aux jeunes
princes, pour qu’ils fuient ce qu’ils voient devoir leur nuire ;
mais qu'il recherchent le bien. C’est pourquoi, prince très illustre,
aime ces remarquables drames d’un docte chantre.
Et facilem praebe fidis monitoribus aurem,
Sic patrii fies gloria rara soli.
Et offre une oreille ouverte aux conseillers fiables,
tu deviendras ainsi une gloire rare du sol paternel.
Illustrissimo Carissimo Tutelari
Addictissimus Iohannes Posthius Medicus.
A mon très illustre et très cher protecteur,
Votre très dévoué, Johannes Posthius, médecin.