Présentation du paratexte
Cette épigramme en distiques élégiaques explique le projet éditorial de Jouenneaux.
Bibliographie :Ioannis Egidii Nuceriensis epigramma ad iuuenes.
De Jean Gilles de Noyer1 épigramme aux jeunes gens.
Pourquoi perdre ton temps dans des loisirs coupables, ô docte jeunesse oublieuse de la brièveté de la vie ?
Le temps s’enfuit toujours, se meut sans faire de bruit, et jamais l’heure labile ne revient en arrière vers les premiers jours.
Tu portes tantôt tes pas pressés parmi les villes lointaines, tantôt tu foules tous les chemins aux routes incertaines.
Cette légèreté indigne rend les disciples vains et lent l’ensemencement des esprits encore grossiers, alors que ton cœur fleurit sous le vert printemps et que tu désires parler en mots diserts d’une bouche nouvelle.
Lis donc l’ingénieux témoignage de ce travail brillant, si les paroles comiques plaisent à tes goûts.
Car brille la gracieuse comédie du charmant Térence, toutes les significations à la beauté révélée scintillent, la sereine science de Jouenneaux, noble de caractère, a épongé les passages difficiles d’un art scintillant.
De là, vers les traités du célèbre Cicéron, composés pour toi, s’ouvre sous tes pieds l’utile chemin au trajet facile.
Là, si tu lis avec attention le nouveau traité du célèbre exégète ou ses mots enveloppés, les gloses célèbres de l’habile Donat s’ouvriront devant toi, même s’il reste dans plusieurs passages des pages rudes.
Tous les mots dans chaque scène accessible sont connus et l’exégète éloquent n’a pas de mots vains.
Ici aussi la langue très châtiée pleine du charme romain produira de délicates plaisanteries de sa bouche toute propre.
Voici que Guy, dans sa candeur, a eu pitié des jeunes gens privés de traités et a transmis le cadeau commode de son pieux talent.
Quant à toi, disciple approprié de l’art de Palémon2, range ce cadeau au creux de ta mémoire et dis un merci mérité pour ce livre accessible : les cadeaux sont indignes des ingrats.
Mais fuis l’oisiveté, ennemie des études sérieuses : aucun honneur ne surgit d’un cœur paresseux.
Dès que les rides creuses serpenteront sur tes membres oisifs, la vieillesse ralentie pleurera les jours sottement perdus.
Supporte aujourd’hui de tout ton cœur un travail régulier pour éviter à l’âge où l’on se courbe d’avoir à refuser une charge insolite.
Entraîne tes vertes années aux études ferventes et qu’un honneur perpétuel aille aux esprits éclairés.