Guido Iuuenalis Germano de Ganeio uiro senatorio bonarumque litterarum amantissimo Salutem Plurimam Dat
Guido Juvenalis

Présentation du paratexte

Bibliographie :
Traduction : Christian NICOLAS

Guido Iuuenalis Germano de Ganeio uiro senatorio bonarumque litterarum amantissimo S<alutem> P<lurimam> D<at>

Guy Jouenneaux donne un salut appuyé à Germanus de Ganeio1, conseiller au Parlement et amoureux des belles lettres.

Cum inter uarias multiplicesque interpretationes nostras, uir litterarum bonarum gloria conspicue, succissiuo tumultuarioque studio in festiua dicta Terentii interpretatiunculae nonnihil confecissemus, quae multis foret aliquantum adiumento, quibus interpretum facilis copia non est aut quia pauperie premuntur usque eo ut gymnasia emporiaque bonarum litterarum adire non possint, aut quia non satis stabilia iecerunt fundamenta, ut facile uiros graues et litteratos capere ualeant, qui tantam indignitatem subire non sustinent, ut ad structuram ita familiarem descendant, ut etiam minutissima quaeque ante iuuenum oculos ponant, quorum discendi cupiditatem miseratus (quantum mihi pro facultate licuit) minima quaeque in lucem prodidi, haud indignum ratus si nec ipsas quidem particulas (quae plurimam plerumque ignoratae afferunt structurae et intellectui difficultatem) intactas praetermitterem, quem quidem laborem fateor et quidem egregie iuuene aliquanto in doctrinis prouectiore indignum esse sed tamen non adeo longe progressis minime contemnendum, cum, inquam, eidem lucubrationi numerosae ueluti fastigium extremamque manum admouissem, statui (ut fieri solet) aliquem mihi necessitudine iunctum in ipso statim (ut ita dicam) uestibulo conuenire, uehementer quidem motus Caii iureconsulti uerbis titulo de iuris origine dicentis cuiusque rei potentissimam partem principium esse et cum in foro causas dicentibus nefas (ut sic dicam) esse uideatur nulla praefatione facta iudici rem exponere, quanto magis interpretationem promittentibus inconueniens sit futurum omissis initiis atque illotis (ut sic dicatur) manibus protinus materiam interpretationis tractare !

Alors que, parmi les commentaires variés et multiformes que j’ai donnés, ô homme remarqué par la gloire des belles lettres, lors d’un travail secondaire et supplémentaire, j’avais achevé une partie de mon petit commentaire sur les bons mots térentiens, susceptible d’aider quelque peu ceux qui n’ont pas facilement accès aux commentateurs, ou qui sont trop pauvres pour fréquenter les écoles et le commerce des belles lettres, ou qui n’ont pas jeté des bases assez solides pour pouvoir facilement comprendre des hommes sérieux et cultivés qui ne consentent pas à assumer la honte suprême de s’abaisser à des fondements si vulgaires et d’aller jusqu’à mettre de menus détails devant les yeux des jeunes gens, j’ai, moi, eu pitié de leur soif d’apprendre et (autant que j’en ai eu la possibilité), j’en ai illustré le minimum, dans l’idée qu’il valait la peine que je ne laisse pas tomber sans y toucher ces petites parties mêmes qui, quand on les a ignorées, compliquent l’apprentissage des bases et la compréhension, travail qui, je l’avoue, et même fortement, est indigne d’un jeune homme un peu aguerri dans le cursus, mais qu’il ne faut néanmoins pas du tout mépriser pour les moins avancés ; alors, dis-je, que j’avais mis le faîte et la dernière main à ce labeur multiple, je décidai (comme c’est habituel) de rencontrer à ce moment quelque parent lié à moi dans ce vestibule, pourrait-on dire, impressionné que j’étais par les termes du jurisconsulte Caius, au titre de l’origine du droit, où il dit que dans chaque chose, la partie la plus importante est le début, et, puisque ceux qui plaident au tribunal trouveraient néfaste (si je puis le dire ainsi) d’exposer l’affaire au juge sans avoir au préalable fait un préambule, combien plus inconvenant il serait que ceux qui promettent un commentaire traitent de but en blanc la matière du commentaire sans faire de préface et sans s’être lavé les mains (pour le dire ainsi) !

Nam, ut ipse inquit, praefationes ipsae et libentius nos ad lectionem propositae materiae producunt, et, cum eo uenerimus, eius euidentiorem praestant intellectum.2

Car, comme le dit Gaius lui-même, les préfaces en soi d’une part nous incitent à lire la matière proposée, d’autre part, quand nous y sommes passés, elles clarifient le sens.

Et cum in magno meorum amicorum numero quaeritassem quisnam potissimum hoc tempore compellandus esset, tandem tui ipsius, uir celeberrime, mihi incessit recordatio quam huiuscemodi mente coepi uolutare :

Et comme, dans la liste nombreuse de mes amis, j’avais cherché qui principalement interpeller en cette occasion, c’est de toi finalement, homme très illustre, que le souvenir s’est imposé à moi et c’est dans cet état d’esprit que j’ai commencé à l’évoquer :

« Quid tamdiu fluitans in uarias distraheris sententias ut eum tua epistola alloquaris quem conueniendum quaeris ?

« Pourquoi, si longtemps indécis, te laisser tirailler entre plusieurs possibilités pour apostropher dans cette épître celui à qui tu fixes ce rendez-vous ?

Nescis uirum illum senatorium, litterarum bonarum amatorem praecipuum, te sua sponte in suam beniuolentiam recepisse, tibique honestissimum in sua gratia praebuisse locum, idque usque adeo ut se tibi suaque familiariter utenda praestiterit, te ipsum saepenumero ad epulas uocans, non commessationis compotationisue gratia, ut Graeci loquuntur, sed melius ut nostri Latini causa conuictus, seu mauis conuiuendi ?

As-tu oublié que c’est cet homme de rang sénatorial et principal ami des lettres qui t’a de son propre chef donné une bienveillante protection, qui t’a offert dans sa faveur une place très honorable, allant même jusqu’à se mettre, lui et ses biens, à ta disposition, t’invitant souvent à sa table, non pas pour un banquet ou un symposium, comme disent les Grecs, mais, mieux, pour que nous soyons convives de notre latin, ou, si tu préfères, pour cette convivialité ?

Quantum autem suauitatis utilitatisque afferant eiusmodi litterata conuiuia non facile dici potest.

Or tout ce qu’apporte d’agréable et d’utile ce type de banquets lettrés ne peut pas se décrire facilement.

Nam Ciceronis sententia, id a beate uiuendum pertinere putandum est.

Car d’après Cicéron, il faut considérer que cela participe du bonheur.

Cuius ad Paetum uerba sunt.3

Voici ce qu’il écrit à Paetus.

Sed4 mehercule, mi Paete, extra iocum moneo te, quod pertinere ad beate uiuendum arbitror, ut cum uiris bonis, iucundis, amantibus tui uiuas.

‘Mais ma foi, mon cher Paetus, toute plaisanterie mise à part, je t’engage (chose qui participe du bonheur, selon moi) à vivre avec des hommes de bien, agréables et qui t’aiment.

Nihil enim est aptius5 uitae, nihil ad beate uiuendum accommodatius, nec id ad uoluptatem refero sed ad comitatem6 uitae atque uictus remissionemque animorum, quae maxime sermone efficitur familiari, qui est in conuiuiis dulcissimus, ut sapientius nostri quam Graeci : illi συμπόσια aut σύνδειπνα, id est compotationes aut concenationes, nos conuiuia, quod tum maxime simul uiuitur.

Car rien n’est plus compatible avec la vie, rien n’est plus adapté au bonheur, et je ne rapporte pas cela au plaisir mais à la douceur de la vie et du vivre ensemble, au relâchement des âmes qui se réalise surtout dans la conversation familière, si agréable dans les banquets, en sorte que nous avons plus de sagesse que les Grecs : eux appellent cela συμπόσιον ou σύνδειπνον, c’est-à-dire ‘action de boire ou de dîner ensemble’, nous nous disons conuiuium, parce que c’est à ce moment-là surtout que l’on vit ensemble’.

Haec ille.

Ce sont ses mots.

Et profecto, ut interim a cogitatione mea ad te ipsum sermonem uertam, uir percelebris, tua conuiuia mihi eorum simillima uidentur quae Athenis Taurus philosophus sibi iunctioribus sectatoribus celebrare solebat.

Et assurément, pour dériver maintenant mon propos de mon dialogue intérieur vers toi, homme très illustre, tes banquets me font l’effet de ceux qu’à Athènes le philosophe Taurus avait coutume d’organiser avec ses élèves les plus intimes7.

Nam cum domum suam eos uocaret, ne omnino (ut dicitur) immunes et ἀσύμβολοι uenirent, hoc est quod uulgo dici solet ne omnino uenirent manibus uacuis ac sine protione, coniectabant singuli ad cenulam non cupedias ciborum uel cibos lautiores, sed argutias quaestionum.

Car quand il les invitait chez eux, pour éviter (comme on dit) d’arriver exempts et sans écot, c’est-à-dire pour le dire plus simplement pour éviter d’arriver les mains vides et sans leur participation aux frais, ils imaginaient chacun de son côté pour le petit repas non pas des gourmandises à manger ou des mets succulents mais des questions à débattre.

Vnusquisque enim eorum commentus paratusque ibat quod quaereret eratque initium loquendi edundi finis.8

Car chacun d’eux avait réfléchi et arrivait paré de sa question et on commençait à parler quand on avait fini de manger.

Quaerebant autem non grauia neque reuerenda sed qualia M. Varro ex satiris Menippaeis in conuiuiis quaerenda putat.

Mais les questions qu’ils cherchaient n’étaient pas sérieuses ni importantes mais de celles que Varron, dans les Satires Ménippées, conseille de poser dans les banquets.

Censet enim sermones ad tempus esse habendos non super rebus anxiis aut tortuosis sed iucundos atque inuitabiles et cum quadam illecebra et uoluptate utiles, ex quibus ingenium nostrum uenustius fiat et amoenius.9

Car il estime qu’il faut avoir en cette occasion des conversations sur des sujets non inquiétants ni embrouillés mais agréables, intéressantes et, tout en étant charmantes et plaisantes, utiles, capables de rendre notre âme plus belle et plus délicate.

Eius generis tua, uir doctissime, sensi esse conuiuia, in quibus nihil a nobis ultro citroque dici solet nisi quod reddatur ingenium uenustius atque ornatius.

C’est de ce genre, homme très docte, que j’entendais dire qu’étaient tes banquets, des endroits où tout ce qui se dit mutuellement rend l’âme plus belle et plus élégante.

Vbi enim edundi finis factus est, statim librum aliquem arripis reconditissimum et inuentu rarisimum.

Car quand le repas prend fin, aussitôt tu prends un livre très rare et difficile à trouver.

Si quid enim alicunde noui aduectum est, accurate percunctaris ubinam quane in officina uenditetur.

Car si du nouveau est livré quelque part, tu t’enquiers précisément où et dans quelle boutique on le vend.

Tunc enim raptim, nulla pecuniae habita ratione, quanticumque constare debeat, afferri tibi iubes et eius copiam ferri.

Car alors aussitôt, sans tenir compte de l’argent, quelque somme que cela doive coûter, tu la fais apporter et en fais l’acquisition.

Id re ipsa edoctus loquor, qui tua10 in me beneuolentia tuoque beneficio libros aliquos abstrusissimos succissiua tumultuariaque lectione percurri.

C’est par expérience que j’en parle, puisque grâce à ta bienveillance à mon endroit et à tes bienfaits, j’ai pu parcourir certains livres très compliqués dans une lecture secondaire et supplémentaire.

Homericam enim Iliadem tuo munere lectitandam sum consecutus, ut cetera omittam uolumina minus inuentu rara, quae tua prolixa natura beneficiaque11 mihi familiaria extiterunt.

Car L’Iliade d’Homère, c’est grâce à ton cadeau que je l’ai obtenue à la lecture, pour ne rien dire de tous les autres volumes plus difficiles à trouver, que ta nature généreuse et tes bienfaits m’ont rendus familiers.

Neque hac sola in me es liberalitate usus (quae non parui est facienda) sed etiam auaritiae tenacitatisue uinculis minime irretitus (quae uiriles hominum animos effeminat quaeque latentium indagatrix lucrorum est manifestaeque praedae auidissima uorago nec habendi fructu felix, sed quaerendi cupiditate miserrima qua constrictus Crassus aurisitibundus aurum bibit in suam perniciem), ipse, inquam, nequaquam illa districtus pecunias mihi benigne obtulisti, admonens ueri amici more, ne te abundante ullo modo me egere sustinerem quod quam mihi gratum acciderit, ipse sum mihi testis locupletissimus.

Et tu ne m’as pas seulement traité avec cette générosité (laquelle n’est pas négligeable) mais, loin d’être retenu par les liens de l’avarice et de la pingrerie (qui amollissent les tempéraments virils des hommes, se mettent en chasse de gains cachés, sont le puits sans fond pour le butin dont on s’est emparé sans jamais se satisfaire de sa possession, mais seulement de la quête, dans cette avidité misérable sous les chaînes de laquelle Crassus, dans sa soif de l’or, a bu l’or pour sa perte12), toi donc, dis-je, entièrement détaché de toute avarice, m’as largement offert tes richesses en me conseillant à la manière d’un véritable ami de ne pas supporter de manquer quand toi tu étais dans l’abondance : quel agrément j’en ai tiré, j’en suis mon meilleur témoin.

Magno etenim opere gratulari mihi soleo cum ipse tantillus uiro tanto sum iucundus atque ex animi sententia, qui tamen etsi grauitate dignitateque pollet, tamen laudum mearum (si modo ullae meae sint) suopte ingenio motus nitidissimus praeco esse non dedignetur.

Et je me félicite souvent beaucoup de ce que, petit comme je suis, j’arrive à être agréable à un si grand homme et que, de sa propre opinion, malgré le sérieux et l’importance de son pouvoir, il ne dédaigne toutefois pas d’être de mes mérites (pour peu que j’en aie), lesquels l’intéressent spontanément, le promoteur le plus brillant.

Gloriosum enim est (ut Hector ille Naeuianus dicebat) laudari et a laudato uiro.13

Car il y a de la gloire (comme le disait le fameux Hector de Naevius) à être loué et qui plus est par un homme lui-même loué.

Huc accedit te non modo iuris utriusque et pontificii et caesarei studiis teneri, sed etiam philosophiae, quae, ut inquit Cicero, tota frugifera et fructuosa nec ulla pars eius inculta ac deserta est.14

À cela s’ajoute que tu es pris par des études non seulement dans les deux droits, le pontifical et le césarien, mais aussi de philosophie, laquelle, comme le dit Cicéron, est tout entière fertile et fructueuse et nulle par inculte et désertique.

Ipse enim mathematicis primis disciplinis, ut Graeci dicunt, animi tui neruos intendis, gnomonicam, geometriam, arithmeticam, astronomiam ceteraque id genus disciplinas relegens a quibus qui sunt penitus alieni, ut Taurus super Pythagora dicere solebat, repente nimis ac pedibus illotis ad alias artes pernoscendas nequicquam diuertunt, quod procul dubio tibi improperari non poterit, qui adeo cum dicendi genere forensi quietum et aequabile dicendi genus coniungis, ut mihi alter Demetrius Theophrasti discipulus exprimi uidearis : ut enim philosophiae fuit studiosus pariter et dicendi, sic tu quoque inter priuatos parietes facundiam acri studio alis, qua sis usurus in omnni causarum genere, modo forensi, modo deliberatiuo, et, si quando opus est, demonstratiuo.

Toi-même en effet, tu entraînes la tension de ton esprit dans les sciences mathématiques (au sens des Grecs), relisant la gnomonique, la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et toutes les sciences de ce type, dont ceux qui restent trop éloignés, comme Taurus le disait souvent de Pythagore15, s’écartent sans raison, intempestivement et sans s’être lavé les pieds, de la connaissance complète de tous les autres arts, ce qu’on ne pourra à l’évidence pas te reprocher, toi qui mêles à l’éloquence du tribunal une éloquence tranquille et égale, au point qu’il me semble qu’on pourrait te surnommer le second Démétrius, disciple de Théophraste16 : car il était également féru de philosophie et d’éloquence, et toi aussi, de même, tu entretiens avec opiniâtreté entre tes murs une faconde prête à l’emploi dans tout genre de causes, tantôt judiciaire, tantôt délibératif, et même, si besoin, démonstratif.

Quae cum omnia animaduertissem, adhuc apud me certaminis aliquid reliquum erat, foretne operae pretium ut tanti uiri auribus ineptiolis meis obstreperem.

Après m’être fait toutes ces remarques, il me restait encore une hésitation : valait-il la peine que je casse les oreilles d’un si grand homme avec mes balivernes ?

Quod dubium cum mecum reuolouerem, uenit in mentem tua ipsius innata mansuetudo, qua maximopere fretus animum ad scribendum appuli, futurum ratus ut scripta nostra nihil molestiae essent tuae dignitati allatura.

Comme je retournais dans ma tête cette question, je me souvins de ta mansuétude innée, qui m’a pleinement rassuré ; aussi ai-je commencé à écrire, avec l’intime conviction que nos écrits n’apporteraient aucun désagrément à ta dignité.

Quae spes ne me fallat, uehementer rogo ut hac ipsa in re eum te mihi praebeas qui mihi semper (ex quo me in tuam gratiam insinuaui) cognitus es, tantum in postremis a tua humanitate etiam atque etiam flagitans ut de instituta in me beniuolentia nihil remittas, sed potius (quoad eius fieri potest) conserues, foueas, alas, hoc existimans quantum ad me attinebit nullo me loco tuae honestati defuturum.

Pour être exaucé dans mes espérances, je te demande instamment de te montrer à mon égard (ce qui m’a fait m’insinuer dans tes bonnes grâces) comme je t’ai toujours connu, réclamant seulement encore et encore, pour finir, de ton humanité, que tu ne retires rien de la bienveillance que tu as instaurée pour moi mais qu’au contraire, dans la mesure du possible, tu me la conserves, l’entretiennes, la nourrisses, avec la certitude que, pour ce qui me concerne, je ne manquerai jamais à ton honorabilité.

Vale et me ama ut coepisti.

Adieu et aime-moi comme depuis le début.


2. Cette phrase et la fin de la précédente sont une quasi-citation du Digeste, 1.2.1 : et certe cuiusque rei potissima pars principium est. Deinde si in foro causas dicentibus nefas ut ita dixerim uidetur esse nulla praefatione facta iudici rem exponere, quanto magis interpretationem promittentibus inconueniens erit omissis initiis atque origine non repetita atque illotis ut ita dixerim manibus protinus materiam interpretationis tractare ! Namque nisi fallor istae praefationes et libentius nos ad lectionem propositae materiae producunt et cum ibi uenerimus, euidentiorem praestant intellectum.
3. Suit une citation presque exacte d’un passage de la lettre Fam. 9.24.3 à Papirius Paetus.
4. Variante usuelle : Et.
5. Variante usuelle : Nihil est aptius.
6. Variante usuelle : communitatem.
7. Lucius Calvisius Taurus de Béryte est un philosophe platonicien de la fin du deuxième siècle de notre ère dont Aulu-Gelle a suivi les cours pendant son séjour athénien. Il organisait des repas et des sorties culturelles avec ses élèves, où s’échangeaient des propos de table comparables à ceux de Plutarque. Voir Gell. Noct. 713, 17.8, 18.10, 12.5.
8. Récriture très fidèle (avec glose) de Gell. 7.13.1 : cum domum suam nos uocaret, ne omnino, ut dicitur, immunes et asymboli ueniremus, coniectabamus ad cenulam non cuppedias ciborum, sed argutias quaestionum. Vnusquisque igitur nostrum commentus paratusque ibat, quod quaereret, eratque initium loquendi edundi finis.
9. Quasi-citation d’Aulu-Gelle 13.11.4, évoquant la satire ménippée nescis quid uesper fiat de Varron : Sermones igitur id temporis habendos censet non super rebus anxiis aut tortuosis, sed iucundos atque inuitabiles et cum quadam inlecebra et uoluptate utiles, ex quibus ingenium nostrum uenustius fiat et amoenius.
10. Nous corrigeons la coquille tuo.
11. Nous rétablissons l’ordre nécessaire à la place de la coquille beneficiaque natura.
12. Crassus, torturé à mort par les Parthes après la bataille de Carrhes, dut boire de l’or fondu.
13. Allusion au fragment 17 des tragédies de Naevius, extrait de l’Hector proficiscens, cité quatre fois par Cicéron, notamment sous sa forme la plus complète en Tusc. 4.67 : Laetus sum laudari me abs te, pater, a laudato uiro.
14. Voir Cic. Off. 3.5 : Sed cum tota philosophia mi Cicero frugifera et fructuosa nec ulla pars eius inculta ac deserta sit…
15. Cf. Gell. 1.9.8 : Haec eadem super Pythagora noster Taurus cum dixisset: 'nunc autem' inquit 'isti, qui repente pedibus inlotis ad philosophos deuertunt, non est hoc satis, quod sunt omnino ἀθεώρητοι, ἄμουσοι, ἀγεωμέτρητοι, sed legem etiam dant, qua philosophari discant, « après nous avoir donné ces indications sur Pythagore, notre cher Taurus disait : ‘maintenant les gens s’établissent tout de suite chez le philosophe, les pieds mal lavés, et ce n’est pas assez qu’ils soient totalement ignorants, réfractaires aux arts et à la géométrie, ils édictent eux-mêmes quel sera l’ordre dans lequel ils apprendront la philosophie’ » (trad. R. Marache, C.U.F.).
16. Cf. Cic. Off. 1.3 : et id quidem nemini uideo Graecorum adhuc contigisse ut idem utroque in genere laboraret sequereturque et illud forense dicendi et hoc quietum disputandi genus nisi forte Demetrius Phalereus in hoc numero haberi potest disputator subtilis orator parum uehemens dulcis tamen ut Theophrasti discipulum possis agnoscere, « et, à vrai dire, je ne vois pas qu’il soit arrivé jusqu’ici à aucun des Grecs, que le même auteur s’appliquât à l’un et l’autre genre et poursuivît à la fois le premier, le genre du forum, et celui-là, paisible, de la discussion philosophique ; à moins toutefois que l’on puisse mettre du nombre Démétrius de Phalère, dialecticien subtil, orateur sans grande puissance, mais agréable cependant, à quoi l’on peut reconnaître le disciple de Théophraste » (trad. M. Testard, C.U.F.).