Lectori
Stephanus Doletus

Présentation du paratexte

Bibliographie :
  • C. Longeon, Bibliographie des œuvres d’Etienne Dolet, écrivain, éditeur et imprimeur, Genève, Droz, 1980, p. 69-70
  • E. Dolet, Carmina (1538), éd. et trad. C. Langlois-Pézeret, Genève, Droz, 2009, p. 134
Traduction : Christian NICOLAS

Lectori

Au lecteur

In uniuersas Terentii Comoedias annotationes conscribere primum quidem decreueram : sed post Andriam et Eunuchum obseruationibus a me illustratas, nihil paene uisum est, quod nostro labore in aliis dignum esset : ita sui semper similis est Terentius, et eadem locutionum puritate splendoreque utitur.

C’est sur l’ensemble des comédies de Térence que j’avais décidé de consigner des remarques ; mais après avoir illustré de mes notes L’Andrienne et L’Eunuque, il m’a paru que le reste ne méritait pas que j’y travaille autant : partout Térence est identique à lui-même et fait preuve de la même pureté, du même éclat du style.

Quem quidem splendorem si in prioribus Comoediis obseruaui, quid studiosius in reliquis me ostentem ?

Après avoir observé cet éclat dans les deux premières comédies, que pouvais-je apporter de plus en me colletant aux autres ?

Adde quod in Terentii exemplaribus ex calchographia nostra prodituris quaedam passim scholia in margine inspersi, quae locos obscuriores enucleent.

Ajoute à cela que dans les exemplaires de Térence qui sortiront de nos presses j’ai parsemé en marge ici et là quelques scolies pour éclairer des passages un peu obscurs.

Id quod fecit, cum illa supra a me allata causa, ut in duas tantum Comoedias, easque tum arte, tum eloquentia pleniores, commentari uoluerim.

Le résultat est que, avec la raison que j’ai invoquée ci-dessus, ce ne sont que deux comédies, mais pleines d’art et d’éloquence, que j’ai voulu commenter.

Verumtamen si quid a me in reliquum Terentii desiderari sensero, meam me in id operam sedulo praestaturum polliceor.

Toutefois, si j’estime qu’il manque quelque chose pour les autres pièces de Térence, j’y mettrai tout mon soin, j’en fais la promesse.

Quid enim aliud, quam publicae utilitati inseruiam, publicae utilitati natus ?

Car que faire d’autre que servir la cause publique, quand on est né pour la cause publique ?

Vale, et industriae et laboribusque nostris fac te aequum praebeas. Iterum uale, Lugduni ad Idus Maii, anno a mortalibus Orco ereptis 1540.

Adieu ; et veille à te montrer juste pour mon zèle et mes travaux. Allez, adieu ; Lyon, le 15 mai 1540 depuis la Rédemption des mortels.