Présentation du paratexte
- C. Longeon, Bibliographie des œuvres d’Etienne Dolet, écrivain, éditeur et imprimeur, Genève, Droz, 1980, p. 69-70
- E. Dolet, Carmina (1538), éd. et trad. C. Langlois-Pézeret, Genève, Droz, 2009, p. 134
Lectori
Au lecteur
Iterum te id a me scire uolo (quod et principio admonui) si quid te iuuabit nostra istiusmodi opera, non eam tibi in reliquas Terentii Comoedias defuturam.
Je veux à nouveau que tu saches (comme j’en ai prévenu au début) que, si tu trouves quelque utilité à ce type d’ouvrage, celui sur les autres pièces de Térence ne te fera pas défaut.
Quid enim aliud coner litterariae utilitati natus ?
De fait, que pourrais-je entreprendre d’autre, moi qui suis né pour servir les lettres ?
Tantum igitur mihi unus aliquis significet, in ceteras comoedias laborem nostrum opus esse : tum neque labori, neque industriae parcam, ut, quam bene sum erga rudem Iuuentutem exacte erudiendam animatus (nam ei tantum haec paro) tam diligenter promissum exoluam, et datam iam fidem liberem.
Qu’un seul donc se montre à moi pour dire que les autres comédies ont besoin de mon travail. Alors je n’épargnerai ni sueur ni zèle et, avec le même état d’esprit qui fait de moi un enseignant rigoureux pour la jeunesse inculte, je tiendrai diligemment ma promesse et me délivrerai du serment donné auparavant.
Sic enim me in reliquum aetatis meae tempus comparaui, ut totis uiribus dies, noctesque utilitati publicae seruiam, et communia humaniorum litterarum studia promoueam.
Car je me suis préparé pour le reste de ma vie à servir de toutes mes forces, jour et nuit, le bien public et à promouvoir les études communes des humanités.
Is inquam erit reliquus uitae meae cursus : quem si Deus Optimus Maximus ex mea sententia (ut honestorum conatuum adiutor est perpetuus) diriget, tum demum cognosces, qui meus sit animus et Iuuentutis adiuuandae uoluntas.
Tel sera, dis-je, le cours restant de ma vie : si c’est Dieu très bon très grand qui le dirige, comme je le crois (en tant qu’il est le perpétuel soutien des entreprises honorables), alors tu connaîtras mon état d’esprit et ma volonté d’aider la jeunesse.
Vale.
Adieu.