Aegidii Maserii de uariis tragici praesertim carminis metris : primum De iambico Regula
Aegidius Maserius

Présentation du paratexte

Gilles de Maizières développe un véritable traité métrique, qui porte, comme son titre l’indique, sur les différents mètres poétiques, surtout tragiques et avant tout iambiques. Il reprend là un précédent écrit (voir Sq1511_Maserius_p4, à lire en parallèle), qu’il avait intitulé De Pomponio autem Secundo et Seneca Tragico iudicium Terentianus faciens sic scriptum reliquit. Si les similitudes l’emportent (plan d’ensemble, avec quelques différences cependant ; explications comme sur les noms de l’iambe ; description des types de vers ; nombreux exemples), on peut repérer des différences : intégration plus grande des citations en 1514 ; variations dans l’ordre des mots, dans certaines énumérations ; quelques variations dans le lexique et la ponctuation ; par conséquent des nuances dans la pensée). Dans cette version remaniée, il manque le début du texte de 1511, certains exemples et développements ; en revanche, en 1514, certaines précisions interviennent, du fait de l’imprimeur (développement d’abréviations et titres en manchettes) mais aussi de l’éditeur : les références à des savants, anciens (Térentianus Maurus) ou contemporains (Francisco Nigro, Perotti, Francisco Filelfo), sont plus développées ; des exemples sont ajoutés, ainsi que des types de vers (tétramètre iambique, phalécien, adonique, saturnien, éolien, héroïque). Ces variantes montrent un travail sur des sources qui a permis un affinement de l’essai, plus savant, présentant une typologie plus complète et faisant intervenir des termes techniques (paragoge, ectase). L’évolution va également dans le sens d’un approfondissement de la pensée, parfois plus nuancée ou parfois au contraire plus ferme. Le tout prend sa source dans des connaissances supplémentaires qui ont enrichi l’approche, en même temps que la visée pédagogique est affirmée, dans laquelle on voit le souci de respecter le plan annoncé et de reprendre les acquis. De Maizières témoigne ainsi sa confiance dans le savoir de son lectorat pour comprendre ce qui n’est pas dit car il suppose son premier essai connu.

Bibliographie :
  • Paré-Rey, Pascale, "Les éditions des tragédies de Sénèque conservées à la Bibliothèque nationale de France (XVe-XIXe s.)", in L’Antiquité à la BnF, 17/01/2018, https://antiquitebnf.hypotheses.org/1643
  • Paré-Rey, Pascale, Histoire culturelle des éditions latines des tragédies de Sénèque, 1478-1878, Paris, Classiques Garnier, « Histoire culturelle » 20, 2023
Traduction : Pascale PARE-REY

Aegidii Maserii de uariis tragici praesertim carminis metris, et primum de iambico Regula

Des différents mètres, surtout de la poésie tragique, et d’abord de la règle appliquée au vers iambique, de Gilles de Maizières

Narrat Polistephanus scriptor diligentissimus iambum (unde carmen iambicum dicitur), ab Iambo Hippoteontis uxore nuncupatum ; aliis ab ἰαμβίζω, quod est conuicior, aut ἰαπτεο, noceo deducentibus.

L’écrivain très scrupuleux Polistephanus1 raconte que l’iambe, d’où un poème est dit iambique, a reçu son nom de « Iambe », femme d’Hippoteon2 ; d’autres que c’est de « iambizô », ce qui équivaut à « j’injurie » pour ceux qui font l’en font dériver.

Sunt qui ab Iamba Niobes famula oriri malunt ; alii ab Iamba puella, quae Iambico carmine lacerata uitam laqueo finiuit.

Il y en a qui préfèrent le faire naître de « Iamba », la servante de Niobé ; d’autres de la jeune fille « Iamba », qui finit sa vie dans ce poème en lui faisant subir les filets / la corde.

Vndecumque tamen fluat res est conuiciis et maledictis perquam aptus ab Horatio criminosus ideo dictus, quo Archilochi rabies in Lycambem armata est.

De quelque endroit cependant que la chose dérive, il est apte le plus souvent aux injures et aux critiques ; de là il est appelé « médisant » par Horace, lui avec lequel la rage d'Archiloque s'est armée contre Lycambès.

Fit autem ex prima breui et secunda longa, unde pes citus et celer3 ab eodem Horatio dicitur.

Or il se compose d’une première brève et d’une seconde longue, ce qui fait dire à Horace que c’est un « pied rapide » et « véloce ».

Ab Ausonio praepetes et uolucripedes4.

Et à Ausone que c’est un « pied ailé » et « au pied léger ».

Ex hoc carmen multiplex solet esse iambicum.

D’où un vers est dit iambique parce qu’il se présente en général sous de multiples aspects.5

Est quoddam monometrum duobus constans pedibus, dimetrum quattuor, trimetrum sex, tetrametrum octo, penthametrum decem, exametrum duodecim.

Il existe en effet un monomètre se composant de deux pieds, un dimètre se composant de quatre pieds, un trimètre de six pieds, un tétramètre de huit pieds, un pentamètre de dix pieds, un hexamètre de douze pieds.

His tribus ultimis utuntur aliquando comici quoniam ad uerborum certationem uentum est, rariuscule ultimo. Seneca uero in uiii tragoediis semel tetrametro iambico ut dicetur usus est.

Ces trois premiers, les poètes comiques s’en servent parfois, quand on en est venu au débat verbal, (s’en servent) plus rarement du dernier. Mais Sénèque, comme on le dira, s’est servi dans les huit tragédies du tétramètre iambique.

Est item aliud catalecticum, acatalecticum, hypercatalacticum, brachycatalectum.

Il y a également d’autres types de vers : catalectique, acatalectique, hypercatalectique6, brachycatalectique7.

Quae quoniam ex Horatii Carminibus satis trita uidentur, ad iambicum rediens plura dicere supersedeo ; quod sex constans pedibus senarius dicitur multiplexque esse solet ; nam quoddam est purum ex solis scilicet iambis cuius Terentianus sic meminit : Adesto iambe praepes et tui tenax, Vigoris adde concitum celer pedem Nec alterius indigens opis ueni. 8

Et puisque d’après les Carmina d’Horace ils semblent assez usités, revenant au vers iambique, je m’abstiens d’en dire davantage ; parce que comptant six pieds, il est appelé sénaire et il a généralement de multiples aspects ; car il y en a un de pur, c'est-à-dire constitué seulement d’iambes, dont Terentianus donne un tel témoignage : « Présente-toi, iambe prompt, et fort de ta vigueur, porte vite le pied véloce et viens, sans besoin du soutien d’un autre »9

Est enim uersus iambicus senarius ; a principio ad finem similis sibi obstare potest quod in tertio carmine alterius ponatur cuius tertia passim reperiatur correpta.

C’est en effet un sénaire iambique ; il peut se présenter semblable à lui-même du début à la fin en ce que alterius est inclus dans le troisième vers, alors que sa troisième <syllabe> se trouve partout abrégée.10

Nam indifferens est secundum generalem regulam genitiuorum in ius quod liquidissime trocheium illud Terentii carmen probat : Sescuplo uel una uincet alterius singulum. 11

En effet, elle est indifférente selon la règle générale des génitifs en –ius, que ce vers trochaïque de Térentianus12 atteste très clairement : « ou bien encore l’une dépassera, avec la valeur d’un temps et demi, le temps simple de l’autre »13.

Inuenitur etiam uersus hipponactius qui et σκάζων dicitur, ultimam sedem spondeo reseruans qualis est ille Persianus Nec fonte labra prolui caballino 14 ut ait Terentianus : Hic non iambum reddidit pedem sextum Paenultimam sed pro breui trahit longam Nouitate ductus, non ut inscius legis, Sed quia iugales scandimus pedes istos 15

On trouve aussi le vers hipponactéen, qui est aussi appelé « scazon », réservant la dernière position au spondée16, comme ce vers de Perse « Nec fonte labra prolui caballino (et je n’ai point mouillé mes lèvres dans la fontaine chevaline17) », comme dit Térentianus : « Dans ce cas, il ne mit pas un iambe au sixième pied, mais il allongea la pénultième qui était brève, poussé par le désir de nouveauté, non par ignorance de la loi métrique ; Mais puisque que nous scandons ces pieds par paires »18

Dicitur etiam claudus ut idem probat cum inquit : Claudum trimetrum fecit aliter Hipponax, ad hunc modum, quo claudicant et hi versus, idcirco graece nuncupatus est σκάζων. 19

On le dit aussi « boiteux », comme le même auteur l’atteste, quand il dit : « Hipponax a fait un trimètre boiteux autrement, de cette manière où boitent ces vers aussi, c’est pour cela qu’il fut nommé “scazon” en grec »20

Huius Valerius Martialis sic meminit : Si non molestum est teque non piget, σκάζον, nostro rogamus pauca uerba Materno dicas in aurem sicut audiat nullus. 21

Martial s’en souvient de la sorte : « Si tu veux bien, ô mon vers, et si cela ne t’ennuie pas, je te prie de dire quelques mots à l’oreille de mon ami Maternus, de manière qu’il soit seul à les entendre. »22

Iambicus uero trimeter si tragicus et ultimam sedem contra σκάζοντοϛ naturam iambo reliquit quod statim uidebimus.

En réalité, si le trimètre iambique tragique a laissé aussi la dernière position contre la nature du scazon à l’iambe, c’est ce que nous allons voir tout de suite.

Vbi hic unum de scazonte dixerimus quod perraro aut numquam, ut Angelus Politianus in annotationibus tradit, in duobus extremis locis praesertim apud Latinos spondeus reperitur, sicut nec iambus in hoc enim Persii carmine Pegaseium melos 23.

Quand nous aurons dit cela seulement du scazon, à savoir que c’est que très rarement ou jamais, comme Ange Politien dans ses annotations le transmet24, qu’on trouve chez les Latins aux deux extrémités du vers un spondée, comme on ne trouve pas non plus un iambe dans ce poème de Perse en effet du « doux chant des Muses ».

Angelus Politianus nectar legendum censet, et recte quidem, nisi Aldo uiro sane quam in lingua et latina et graeca polito magis credendum, quis suadeat qui melos prima protracta Graecorum auctoritate fretus legi posse contendit ?

Ange Politien pense qu’il faut lire « nectar »25, et à juste titre assurément, si ce n’est qu’il faut porter davantage de crédit qu’à Alde26, un homme vraiment érudit dans les deux langues, qui pourrait nous persuader qu’il cherche à ce que melos puisse être lu en allongeant la première syllabe, en s’appuyant sur l’autorité des Grecs ?27

iIn hoc praeterea trimetro tragico non tot caducas frondes Œtha 28 quare spondeus ultimam sortitur sedem non uideo uerum quod carmini conformius est Erix ;

Dans ce trimètre tragique en outre non tot caducas frondes Œtha pourquoi le spondée obtient la dernière position29, je ne le vois pas ; mais c’est vrai que Éryx est plus conforme au poème30 ;31

Legerem quemadmodum in libro manuscripto inuentum non paucis eruditis hanc lecturam magis approbantibus ostendi.

Je lirais ma trouvaille comme j’ai montré ce que j’ai trouvé dans le manuscrit à bon nombre d’érudits, plus favorables à cette lecture.

Ceterum si mihi hariolari liceret, Athos uerius quam Erix legerem ; uix enim mihi persuadetur ut ei Erix tanti sit momenti ut pro Œtha Erix subducendum ueniat ; utrum autem rectius sit expertiorum iudicio reliquo. Est Tragicus iambicus (ut unde digressi sumus, reducamur) a scazonte secretus puroque magis consentiens qui aliquando in quinta sede et sexta iambum recipiat ; non tamen sine culpa fit ut ex iambis omnibus tragicus constet, dicente Terentiano : Culpatur autem uersus in tragoediis et rarus intrat ex iambis omnibus 32

u reste, s’il m’était permis de jouer les devins, je lirais « Athos » plus probant que « Éryx » ; j’ai en effet du mal à croire que « Éryx » ait une si grande importance que « Éryx » vienne pour remplacer « Œta » ; je laisse au jugement des experts le soin de trancher celui qui est le plus correct.33 Il existe un vers iambique tragique (pour revenir d’où nous avons fait digression), distinct du scazon, et plus en accord avec un <vers> pur qui admet parfois à la cinquième et à la sixième position un iambe ; ce n’est cependant pas sans faute qu’il arrive que le vers tragique se compose uniquement d’iambes, Terentianus disant : « Or ce vers est fautif dans les tragédies et il y entre rarement uniquement composé d’iambes »34

Cuius pedes sic distinguuntur spondeus ad remorandam iambi celeritatem primam sortitur sibi sedem, cuius prima si in breuem resoluatur iambo cedet ; si in duas breues, anapesto ; si secunda in breues duas, dactylo ; usurpatur etiam aliquando tribrachus.

Et ses pieds se distinguent ainsi : le spondée, pour freiner la rapidité originelle de l’iambe, choisit pour lui-même la première position, dont la première syllabe, si elle se résout en brève, le cède à l’iambe ; si la seconde se résout en deux brèves, à un dactyle ; elle est même parfois prise par un tribraque.

Secundam uero sedem iambus tribrachus aut aliquando anapestus occupat iuxta illud Terentiani : dum pes secundus quartus et nouissimus semper dicatus, uni iambo seruiat : nam nullus alius ponitur, tantum solet temporibus aequus non repelli[t] tribrachys. 35

Mais la deuxième position, c’est l’iambe, le tribraque ou parfois l’anapeste qui l’occupe, selon ce passage de Terentianus : « à condition que le deuxième pied, le quatrième et le dernier, lui étant toujours consacrés, soient à disposition du seul iambe : aucun autre pied ne s’y met, et seul ne peut y être refusé le tribraque, égal dans ses temps »36

In illo autem carmine quod in Troade legitur Aeacide armis cum ferox laeua manu 37 iambus erit pro secunda sede ; cuius syllaba prima corripietur ut apud Virgilium insule ionio in magno 38 etc.

Or dans ce chant qu’on lit dans la Troade39 Aeacide armis cum ferox laeua manu40, il y aura un iambe à la deuxième position ; lui dont la première syllabe est abrégée comme chez Virgile insulae ionio in magno 41 etc.

Vbi postrema primi pedis syllaba propter uocalis concursum corripitur, quod in aliis plerisque locis reperies, ut in eadem tragoedia tantae dari uirtuti. An is meruit parum 42 ;

Quand la dernière syllabe du premier pied est abrégée à cause de la rencontre vocalique, ce qu’on trouve dans les autres lieux la plupart du temps, comme dans la même tragédie tantae dari uirtuti. An meruit parum43 ;

item in illo Laertes sic te iuuenis excipiat tuus 44 ut uersus manet immutatus spondeum admittere non debet quod illius litterae s excusabit elisio ; uerum tutius alii legunt Laerta ut locum annotauimus.

De même dans ceci Laertes sic te iuuenis excipiat tuus45 comme le vers demeure inchangé, il ne doit pas admettre de spondée, ce que l’élision de la lettre s justifiera ; mais d’autres lisent plus sûrement « Laerta », conformément à notre note à cet endroit 46

Item in illo uersu qui in ultima cernitur tragoedia tibi uirtus illa, quae tot elisit mala 47 iambus erit in secunda sede ; s enim tum apud Virgilium tum apud Senecam non semel elisa uidetur.

De même dans ce vers que l’on voit dans la dernière tragédie tibi uirtus illa quae tot elisit mala48, il y aura un iambe en deuxième position ; en effet chez Virgile comme chez Sénèque la lettre s semble être caduque plus d’une fois.

OOmittitur Ennius apud quem illud satis uulgare potuissem lectione immerita ut est annotatum tibi illa uirtus subiungere, sed ne hoc facerem exemplatiorum etiam diuerso charactere notatorum conformitas Aldique uiri sine controuersia nobilissimi auctoritas me admonuit.

On omet Ennius, chez qui j’aurais pu suffisamment diffuser ce trait dans une leçon injuste comme il est noté tibi illa uirtus subiungere, mais pour ne pas faire de cela un exemple, même au nom de la diversité des notes, la bonne conformité et l’autorité d’Alde, cet homme très célèbre sans conteste, m’en a prémuni.

In illo enim quod est apud Horatium Palus aptaque remis 49 uersum assumptas excusat. Praeterea ne quod maximum generare posset dubium omittatur in illo carmine haud quisquam ad uitam facile reuocari potest 50 iambus secundum tenebit locum, nam si Tortelio credatur v a natura consonantis deficiet ut in illo Terentii uersu quem Tortelius ipse allegat : Sine inuidia laudem inuenies et amicos pares 51

En effet dans ce Palus aptaque remis qui est chez Horace, le s rajouté rend juste le vers. En outre, pour ne pas omettre quelque chose qui pourrait engendrer un très grand doute, dans ce vers haud quisquam ad uitam facile reuocari potest, l’iambe tiendra la deuxième place, car si l’on en croit Tortellius, le v de la consonne par nature fera défaut, comme dans ce vers de Térence que Tortelius lui-même prend pour argument : Sine inuidia laudem inuenies et amicos pares.

In tertia sede fiet ut in prima; quarta uero ut secunda disponetur; in quinta spondeus et anapestus tribrachus uero et iambus minus frequentes erunt.

À la troisième position, il en sera comme dans la première, et à la quatrième ce sera disposé comme dans la deuxième ; à et la cinquième, les spondée, anapeste, tribraque, mais aussi iambe seront moins fréquents.

Quattuor praeterea loca inter legendum signauimus, ubi dactylus spondeo temporibus aequiualens in quinta sede statuitur.

En outre, parmi ce qu’on doit lire, nous avons signalé quatre lieux où le dactyle, équivalent au spondée par ses comptes, est placé en cinquième position.

Primum in Hercule furente : Non causa sed nunc pereat omnis memoria 52; secundum in Œdipode : noscisne memet dubitat anceps memoria 53; tertium in Medea : sed tu malorum machinatrix facinorum 54; quartum in eadem: uirile robur nulla famae memoria. 55

En premier dans Hercule furieux : Non causa sed nunc pereat omnis memoria ; en deuxième dans Œdipe : noscisne memet dubitat anceps memoria ; en troisième dans Médée : sed tu malorum machinatrix facinorum ; en quatrième dans la même tragédie : uirile robur nulla famae memoria.

In ultima sede ponitur iambus, nonumquam anapestus ni malis uersum dicere hypercathalecticum, ut in heroico fieri uidemus ; huius exemplum est in prima tragoedia ut saepe puppes aestus inuitas recipit. 56

En dernière position est placé un iambe, parfois un anapeste sauf si l’on préfère appeler ce vers hypercatalectique, comme nous le voyons se produire dans le vers héroïque ; il y en a un exemple dans la première tragédie : ut saepe puppes aestus inuitas recipit.

item alio in loco non causa sed memoria nunc omnis pereat 57 sic enim in libro mirandae uetustatis quem habeo litteris superlatis dictionum ordinem signantibus scriptum inueni.

De même à un autre endroit : non causa sed memoria nunc omnis pereat, ainsi j’ai en effet trouvé dans un livre d’une ancienneté remarquable que j’ai en ma possession un arrangement des prononciations écrit par des lettres portées au-dessus le signifiant.

Cui ea de causa plurimum fidei tribuo quod ceteris longe tersior est ; uerum in hoc quod dictum est stabilius constiterem ; aliis autem ut aiunt Eacum me non facio ; aliud item adduci potest exemplum ex eadem tragoedia et fata uici morte contempta redii 58, ut apud Horatium et Exquilini pontifex ueneficii 59 haec duo tamen extrema paragoge excusat.

Or je lui attribue le plus grand crédit pour cette raison qu’il est de loin plus soigné que tous les autres ; vraiment je m’appuierais de façon assez stable sur ce qui y est dit ; or pour les autres, comme on dit, je ne me fais pas Eaque 60; un autre exemple peut encore être ajouté, tiré de la même tragédie : et fata uici morte contempta redii, comme chez Horace et Exquilini pontifex ueneficii la paragoge61 justifie cependant ces deux finales.

Illud autem longe remotius est quod est in Medea : adiice expetita spolia Phrixi arietis 62 ubi dactylum quemadmodum in praecedentibus esse dicemus, aut spondeum si Seruio libet assentiri quo teste I consonantis officio in parietibus et ariete similibusque fungitur.

Or ce vers est de loin plus éloigné, qui est dans Médée : adiice expetita spolia Phrixi arietis, où nous dirons, de la même manière que dans les exemples précédents, qu’il y a un dactyle, ou un spondée, si l’on veut être d’accord avec Servius, au témoignage duquel I s’acquitte de sa fonction de consonne dans parietibus, ariete et d’autres mots semblables.63

Et haec de iambico trimetro.

Et voilà à propos du trimètre iambique.


1. Aulu-Gelle en fait mention en Noct. 9.4.3, quand il parle de livres qu’il a découverts et acquis en débarquant à Brindes : Erant autem isti omnes libri Graeci miraculorum fabularumque pleni, res inauditae, incredulae, scriptores ueteres non paruae auctoritatis: Aristeas Proconnesius et Isigonus Nicaeensis et Ctesias et Onesicritus et Polystephanus et Hegesias, « C'était une collection de livres grecs remplis de merveilles, de fables, de récits inouïs, incroyables, dont les auteurs étaient anciens et d'une autorité considérable : Aristée de Proconnèse, Isigone de Nicée, Ctésias, Onésicrite, Polystéphane, Hégésias. ». Voir sur cet épisode Leofranc Holford-Strevens, Aulus Gellius: An Antonine Scholar and His Achievement, Oxford University Press, 2003, p. 70 : « In 9.4 Gellius states that on disembarking he took a walk to regain his land-legs, and then caught sight of some books for sale, including Greek records of miracula by Aristeas of Proconnesus, Isigonus of Nicaea, Ctesias, Onesicritus, Polystephanus (meaning Philostephanus), and Hegesias, old and dirty, but also dirt-cheap. » . Le contenu de ces livres, dont Aulu-Gelle cite quelques faits remarquables, est donc fait de mirabilia. S’agit-il d’un auteur nommé effectivement Polystephanus, qui ne nous est pas connu par ailleurs, ou d’une mention erronée de l’historien Philostephanus de Cyrène – comme le pense, Leofranc Holford-Strevens – actif au IIIe s. av. J.-C., qui a écrit un De Cypro, un De Cyllene, des Epirotica ? Ou bien encore d’un poète comique dont on n’a conservé que des fragments ? En tout cas nous n’en avons pas trouvé trace dans l’édition Kassel, R. - C. Austin, Poetae Comici Graeci, Berlín, New York, 1983-2000. Ou bien finalement d’un auteur moderne, qui aurait écrit un traité de métrique ? Car dans les diverses hypothèses précédemment avancées, il n’est pas question de versification iambique.
2. Les origines mythologiques du mot ïambe sont multiples, comme nous pouvons le voir ici. Cependant, étymologiquement, le mot latin iambus, dérivé du grec ἴαμϐος (ïambos), vient du verbe ἰαπτω qui signifie « lancer, envoyer » (« The word ‘iambus’ was derived from ἰαπτω ‘I hurl’ » : Rudd N., 1989, Horace Epistles, Book II and Epistle to the Pisones (‘Ars Poetica’), Cambridge, Cambridge University press). Voir encore Plin., Nat. 1.22 ; Diom., Ars 3.477 ; Sacerdos 3.498 Iambé est la fille de Pan et de la nymphe Écho ; elle était servante à Eleusis, dans la maison de Céléos et de Métanira, lorsque Déméter y passa, cherchant Perséphone. Imbéciles l’accueillit et la fit rire par ses plaisanteries. Ce rôle est parfois attribué, non à Iambé, mais à Baubô (Grimal P., 1969, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, PUF). Dans la scholie à Nicandre, 130, c’est Hippothoon (et non Céléos) qui est l’hôte de Déméter, dans sa quête de Perséphone :  "130a".1  νηστείρης Δηοῦς· <ἱστορία G 1>· ἰστέον <οὖν  
 C> ὅτι τῆς Κόρης, ἤγουν τῆς Περσεϕόνης, ἁρπαγείσης ὑπὸ  
 τοῦ Πλούτωνος, ἡ μήτηρ αὐτῆς ἡ Δηὼ νῆστις περιήρχετο ζη- 
 τοῦσα αὐτήν, <καὶ δὴ περιερχομένη καὶ ζητοῦσα αὐτήν G 1>,  
 <ϕθάσασα τὴν ’Ελευσῖνα τῆς ’Αττικῆς G 2>, ὑπεδέχθη <δὲ  
 BRvAld> ἐν τοῖς οἴκοις τοῦ ‘Ιπποθόωντος· <ὃς ἦν υἱὸς  
 τοῦ Ποσειδῶνος ἐξ ’Αλόπης τῆς Κερκυόνος X>· <οἱ δὲ Κε-  
 λεοῦ m>, ὑπὸ τῆς γυναικὸς αὐτοῦ Μετανείρας· ἥτις Μετά- 
 νειρα παρέθηκεν αὐτῇ τράπεζαν καὶ ἐκέρασεν αὐτῇ οἶνον   "130a".10 [<ἐπὶ τῇ θλίψει BRvAld>]. ἡ δὲ θεὸς οὐκ ἐδέξατο, λέγουσα  
 μὴ θεμιτὸν εἶναι πιεῖν αὑτῇ οἶνον ἐπὶ τῇ θλίψει τῆς θυγα- 
 τρός. ἀλϕίτων δὲ <αὐτὴν X> κυκεῶνα ἐκέλευσεν <αὑτῇ  
 G 1> κατασκευάσαι, ὃν δηξαμένη ἔπιεν. ’Ιάμβη δέ τις δούλη  
 τῆς Μετανείρας ἀθυμοῦσαν τὴν θεὸν ὁρῶσα γελοιώδεις λό- 
 γους καὶ σκώμματά τινα ἔλεγε πρὸς τὸ γελάσαι τὴν θεόν.  
 ἦσαν δὲ τὰ ῥηθέντα ὑπ' αὐτῆς ἰαμβικῷ μέτρῳ ῥυθμισθέντα,  
 ὅπερ αὐτὴ πρῶτον εἶπεν· ἐξ ἧς καὶ τὴν προσηγορίαν ἔλαβον  
 ἴαμβοι λέγεσθαι. ’Ιάμβη δὲ θυγάτηρ <ἦν G 1> ’Ηχοῦς καὶ  
 τοῦ Πανός, Θρᾷσσα τὸ γένος G 1X  νηστείρης] τῆς ἀπάστου f  "130c".1  μορόεν <δὲ X> <κακὸν C> ποτόν· τὸ ἐν κα- 
 κοπαθείᾳ δοθέν. ὅτι δὲ διὰ γλήχωνος ἔπιεν ἡ Δημήτηρ <τὸν  
 X> κυκεῶνα καὶ διὰ τὴν χλεύην <τῆς G 1C> ’Ιάμβης ἐγέ- 
 λασεν ἡ θεά, ἐν τοῖς εἰς ῞Ομηρον ἀναϕερομένοις ὕμνοις (h.  
 Cer. 192 ss.) λέγεται G 1X "130d".1 μορόεν] ἐπώδυνον, ἢ τὸ μετὰ πόνου γινόμενον καὶ  
 ἑψόμενον G 1   "130e".1 ᾧ ποτε Δηώ] ᾧ τινί ποτε ἡ Δημήτηρ G 1 De Maizières ne tient pas compte de Métanire et fait un raccourci en faisant de Iambè l’épouse d’Hippothoon, alors qu’elle n’en est que la servante, si l’on considère – par raccourci encore – qu’elle tint le même rôle auprès de lui qu’auprès de Céléos.
3. Hor., P. 251-252a.
4. Aus., Ep. 21.14. Voir aussi Sq1511_Maserius_p4. Traduction de l’édition de référence de cette lettre d’Ausone à Paulin de Nole, Amherdt D., 2004, Ausone et Paulin de Nole : correspondance, Suisse, « Sapheneia », 9, dont le texte est le suivant : Iambe Parthis et Cydonum spiculis / Iambe pinnis alitum uelocior / Padi ruentis impetu torrentior / Magnum sonorae grandinis ui densior etc.
5. La logique de l’explication est la suivante : le vers s’appelle iambique, parce qu’il est composé à base d’iambes, mais il peut admettre plusieurs combinaisons. Commence ensuite en effet un développement sur les mètres iambiques, de diverses longueurs.
6. Hypercatalecticus / hypercatalectus uersus, m : vers hypercatalectique, qui a une syllabe de trop ; Diom., Ars 502.7.
7. Brachycatalectus / Brachycatalecticus uersus, m : vers brachycatalectique, auquel il manque un pied ; voir Serv., Gram. 457.14 et Diom., Ars 502.8.
8. Ter. Maur., De Litteris, De Syllabis, De Metris 2182-2184, .
9. Le traitement consacré au trimètre iambique pur adopte la forme d’une apostrophe à l’iambe, invoqué pour sa rapidité ; cette caractéristique est également évoquée v. 1383 (erit iambus, pes uirilis, acer, et raptim citus) ; voir C. Cignolo, 2002, tome 2, p. 522.
10. La troisième syllabe d’alterius est normalement brève, mais ici elle est longue, ce qui permet d’avoir un sénaire uniquement composé d’iambes.
11. Ter. Maur., De Litteris, De Syllabis, De Metris 1352, Le texte porte Secuplosue unam uicet alterius singulum, mais nous rétablissons le vers 1352 de Terentianus ainsi qu’édité dans l’édition de référence de Chiara Cignolo, Hildesheim, Zürich, New-York, Georg Olms Verlag, 2002.
12. Il est toujours question de Terentianus Maurus, parfois nommé Terentius.
13. Traduction italienne de Chiara Cignolo : « o ancora l’una superarà, col valore di un tempo e mezzo, il tempo simplice dell’altra ». Commentaire (tome 2 p. 439) : sescuplo : scil. tempore ; singulum : scil. tempus.
14. Pers., Sat. pr. 1..
15. Ter. Maur., De Litteris, De Syllabis, De Metris 2401-2404, La suite est : paeona fieri perspicis pedem in fine : epitritus nam primus implet hanc partem, breuis locata cum sit ante tres longas. « tu vois que le pied devient un péon à la fin : de fait c’est un épitrite premier qui complète cette partie, puisque la brève se trouve devant trois longues » Un péon est composé de d’une longue et de trois brèves. Un épitritre est un pied composé d’une brève et de trois longues, appelé primus, secundus, tertius, quartus, selon que la brève occupe la première, la deuxième, la troisième ou la quatrième place. Il est question ici du primus, où la brève est initiale.
16. L’hipponactéen est en effet un sénaire scazon, où le sixième pied était un trochée ou un spondée.
17. Il s’agit de la source Hippocrène, créée par un coup de sabot de Pégase, au sommet du Mont Hélicon.
18. Commentaire de Chiara Cignolo (tome 2 p. 539-540) : hic : scil in hoc metro claudo. Reddidit : scil. Hipponax. Paenultimam… trahit longam : la caractéristique du vers, une pénultième longue au lieu de brève, produit une inversion de rythme dans la clausule.
19. Ter. Maur., De Litteris, De Syllabis, De Metris 2398-2400, Citation exacte, à la réserve près de alter corrigé en aliter.
20. Commentaire de Chiara Cignolo, 2002, tome 2 p. 539 : l’adjectif claudus, comme le verbe claudo, est fréquemment employé par les métriciens latins à propos des vers catalectiques, mais n’a pas encore le sens spécifique de σκάζων (terme technique du lexique métrique signifiant « boiteux », par opposition à ὀρθός, et désignant le choliambe, trimètre caractérisé par une pénultième syllabe longue) ; celui dont il est question ici est anormal dans sa partie finale, comme les mètres catalectiques, mais autrement (aliter). Terentianus parle de « ces vers » qu’il est en train de commenter dans cette partie de son traité.
21. Mart., Ep. 1.96.
22. Traduction de H. Izaac, Martial, Épigrammes, Tome I. Livres I-VII, Paris, Les Belles Lettres, 1930, qui édite : Si non molestum est teque non piget, scazon,/νostro rogamus pauca verba Materno/ δicas in aurem sic ut audiat solus.
23. Pers., Sat. pr. 15.
24. Il est vraisemblablement question des introductions (Praelectiones) qu’Ange Politien écrivit aux œuvres de Perse (à côté de celles aux Silves de Stace, à l'Institution oratoire de Quintilien, et à Suétone).
25. Ce dernier vers du prologue comporte en effet une variante : Cantare credas Pegaseium nectar / melos. Ces variantes ont donné lieu à un vaste débat chez les humanistes, dont Federica Rossetti a fait état dans sa thèse sur le commentaire de Perse de Giovanni Britannico (Il commento a Persio di Giovanni Britannico e le sua ricezione nel Cinquecento europeo : edizione critica e studio introduttivo), p. 58-60. Nous remercions vivement Marie Jeannot qui nous l’a signalé et nous a transmis le résumé des étapes du débat qui se pose dans les termes suivants (nous citons Federica Rossetti) : « Les deux variantes étaient bien représentées et dans la tradition manuscrite et dans les scholies (déjà chez le Commentum Cornuti les deux variantes sont signalées). Néanmoins, à l’époque humaniste la variante plus connue (transmise par la vulgata) et imprimée dans toutes les éditions de Perse était ‘melos’. La variante ‘melos’ est acceptée sans discussion dans tous les premiers commentaires humanistes de Perse (Tommaso Schifaldo, Guarino Veronese, Martino Filetico, Cristoforo Landino, Bartolomeo Della Fonte), même si elle créait un problème métrique (parce qu’à la fin d’un choliambe il faudrait avoir un spondée, mais le me- de ‘melos’ est une syllabe brève). Giovanni Britannico, chez sa première édition du commentaire de Perse (1481), signale qu’il y a un problème métrique, mais il propose comme solution de géminer le ‘l’ de ‘melos’ pour allonger la syllabe : Britannicus in Pers. Chol. 14, p. 23, 1-8: «MELLOS cantum. Melos priorem habet correptam. Lactantius: fitque repercusso dulcior aura melo, sed hoc loco geminauit l ut scazonis stet ratio, ut Vergilius: Relliquias danaum ». Ange Politien, et dans son commentaire et dans les Miscellanea, propose de lire ‘nectar’. Dans le passage des Miscellanea il déclare lire cette variante dans un ‘manuscrit très ancien’ et il dit aussi que l’humaniste romain Pomponio Leto possédait aussi un manuscrit de Perse qui confirmait cette lecture. Raffaele Regio chez son commentaire de Perse, conservé dans le manuscrit Firenze, Bibl. Laurenziana, Pl. 46.16 et qui date d’environ 1485/1486, défend aussi la variante nectar, mais on ne sait pas s’il était arrivé à cette conclusion de manière indépendante à travers la lecture des scholies (qu’il connaissait très bien et qu’il cite plusieurs fois dans son commentaire) ou s’il était influencé par la position de Politien (peut-être connaissait-il le contenu du cours de Politien à travers des recollectae). Après quelques années, Ermolao Barbaro intervient aussi dans le débat dans ses Catigationes Plinianae : il défend la variante ‘melos’, parce qu’il déclare que la première syllabe de melos peut être longue, comme dans les Hymnes Homériques (H. Merc. 502). Comme alternative, Ermolao déclare aussi qu’on peut résoudre le problème en plaçant ‘credas’ en dernière position (cantare Pegaseium melos credas à la place de cantare credas Pegaseium melos). Le débat a eu une grande résonance dans la période humaniste : tous les commentateurs de Perse postérieurs prennent position d’un côté ou de l’autre et même le poète Michele Marullo écrit une épigramme sur cet épisode, où il se moque d’Ange Politien et défend la variante melos. C’est dans ce contexte qu’il faut lire les passages de l’édition de Manuce (qui ajoute le témoignage de l’ἑλώρια du prologue de l’Iliade, qui aurait eu la première syllabe longue, même si Politien avait déjà écarté cette possibilité dans son chapitre des Miscellanea) et de Maserius (qui fait référence aussi au passage des Miscellanea de Politien). »
26. Alde a déjà réfléchi à la scansion de melos dans son édition de 1501, où il écrit en toute dernière page : Melos unico l non sine ratione imprimendum curauimus, quia non aliter producitur quam ἑλώρια apud Homerum [Iliade, 1, 4], et μέλος [Hymne à Mercure, v. 502] apud eundem ratione immutabilis ; il a en effet édité le v. 502 de l’Hymne à Mercure avec un epsilon long puisqu’il commence le dactyle cinquième. Certains, comme Christianus Becman dans son Manuductio ad latinam linguam au début du XVIIe (voir l'édition de 1629, p. 841), renvoient à ce passage des hymnes homériques pour ce problème métrique. Nous remercions Marie Jeannot, à qui cette note est redevable, pour ses recherches sur ce point.
27. De Maizières semble pencher pour la leçon de Politien qui place justement (recte) un spondée en fin de vers avec nēctar alors que dans l’absolu c’est Alde qui est plus fiable ; mais en l’espèce, la leçon de ce dernier (un mēlos improbable puisque c’est mĕlos en latin) s’avère moins pertinente.
28. Sen., Oed. 600. non tot caducas frondes Eryx voir édition de référence.
29. Oetha est en effet spondaïque.
30. En ce qu’il fournit un iambe, parfaitement conforme.
31. Commence ici une digression faite d’exemples, que de Maizières fermera en disant en incise, quelques lignes plus loin ut unde digressi sumus, reducamur.
32. Ter. Maur., De Litteris, De Syllabis, De Metris 2228-2229, Voir Sq1514_Bade_p5 et Pla1512_Charpentarius_p2a
33. Fin de la digression faite d’exemples.
34. Le trimètre tragique ne doit en effet (utilisation technique du terme culpatur en contexte de critique littéraire) ni être pur ni comprendre de substitutions aux pieds pairs : C. Cignolo, 2002, tome 2, p. 527.
35. Ter. Maur., De Litteris, De Syllabis, De Metris 2209-2212, Citation exacte, à la variante près de uni / uno v. 2210 : dum pes secundus quartus et novissimus semper dicatus uno iambo serviat: nam nullus alius ponitur, tantum solet temporibus aequus non repelli tribrachys.
36. Voir Chiara Cignolo, 2002, tome 2, p. 526 : tantum… tribrachys : scil. in locis paribus. Aux pieds pairs, seule est admise la résolution d’une longue et donc la substitution de l’iambe par le tribraque, qui a la même valeur temporelle.
37. Sen., Troad. 44. Aeacius armis cum ferox, saeva manu, dans l’édition de référence (CUF).
38. Virg., En. 3.211. insulae Ionio in magno, quas dira Celaeno.
39. C’est alors le titre que porte les manuscrits de la branche A, pour la pièce qui deviendra les Troyennes après que l’Etruscus aura été découvert et exploité par Gronov en 1611.
40. De Maizières donne donc deux exemples (dans un trimètre, puis dans un hexamètre) d’abrègement en hiatus d’une longue au temps faible, dans des mots grecs, comme le permet la métrique grecque : Aēăcĭ / daĕ ār / mīs cūm / fĕrōx / lāevā / mănū
41. Si l’on scande īnsŭl(aĕ) ĭ / ōnĭŏ / īn māg / nō, quās / dīră Cĕ / lāenō (alors que Bailly indique un i long initial et un o central bref), avec un abrègement de la finale de Ionio en hiatus au temps faible). On peut aussi scander (mais ce n’est pas ce qu’indique de Maizières) īnsŭlaĕ / īŏnĭ(ŏ) / īn māg / nō, quās / dīră Cĕ / lāenō, avec là encore un abrègement à la grecque, mais cette fois de insulae (scansion à la grecque permise par le hiatus avec le mot grec Ionio). Voir M. Niedermann Phonétique historique du latin sur cette possibilité pour les mots grecs de ne pas appliquer la règle uocalis ante uocalem corripitur, p. 76.
42. Sen., Troad. 211. Nous rétablissons is, que le texte omet.
43. Dans ce dernier exemple, l’abrègement, à la césure et ne portant pas sur un mot grec, est rare chez Sénèque : tāntāe / dărī / vīrtū / tĭ. Ān / mĕrŭīt / părūm Précisons que la correction de Peiper en uirtutis, adoptée par L. Herrmann puis F.-R. Chaumartin pour la CUF contre l’ensemble des manuscrits, ne permet plus cet abrègement en hiatus.
44. Sen., Troad. 701.
45. Lāērtĕ(s) sīc tē iŭvĕnĭs ēxcĭpĭāt tŭŭs = spondée / iambe / dactyle / iambe / anapeste / iambe. L’élision de la finale de Laertes permet en effet d’avoir un iambe au P2 au lieu d’un spondée. Les éditions modernes ont en effet retenu Laerta.
46. Un note marginale indique en effet : S absumatur ut stat uersus ; aut melius lege Laerta.
47. Sen., Herc. Œ. 1270.
48. tĭbĭ vīr / tŭs īl / lă quāe / tŏt ē / lĭsīt / mălā. De Maizières considère qu’avec la chute du s la finale de uirtu(s) peut être brève – alors que nous scandons vīrtūs – puisqu’elle se trouve désormais en hiatus et qu’il peut y avoir abrègement.
49. Hor., P. 65. regis opus, sterilisue diu palus aptaque remis.
50. Sen., Hipp. 264.
51. Ter., Andr. 66. Scaliger citera ce vers dans ses Poetices libri septem, 1561.
52. Sen., Herc. F. 408.
53. Sen., Oed. 847.
54. Sen., Med. 266.
55. Sen., Med. 268. robur uirile est, nulla famae memoria.
56. Sen., Herc. F. 676. ut saepe puppes aestus inuitas rapit dans l’édition de référence : de Maizières s’appuie sur autre tradition manuscrite que E.
57. Sen., Herc. F. 408. voir plus haut, où l’ordre des mots était différent. De Maizières s’appuie peut-être ici sur un autre manuscrit, auquel renverrait l’expression alio in loco.
58. Sen., Herc. F. 612.
59. Hor., Epo. 17.58. et Esquilini pontifex uenefici.
60. C'est-à-dire : "je ne me fais pas juge", en référence au père de Pélée qui était devenu juge aux Enfers.
61. La paragoge « est un métaplasme qui repose sur l’adjonction d’un phonème ou d’une syllabe à la fin d’un mot : une licence poétique permet, par exemple, d’écrire avecque au lieu de avec pour gagner une syllabe dans le décompte métrique », M. Aquien, Dictionnaire de poétique, LGF, 1999, p. 612.
62. Sen., Med. 471. adice expetita spolia Phrixi arietis dans nos éditions modernes.
63. Le mot parietibus ne figure pas dans le vers cité, mais il fait partie des exemples fréquemment cités par les grammairiens pour illustrer la synizèse.