Hypothesis uel argumentum (ut uocant) Philocteta in Lemno
Florens Christianus

Présentation du paratexte

Argumenta in utraque lingua en sénaires iambiques au Philoctète par Florent Chrestien annoncé dans le paratexte précédent. L’auteur reprendra ce procédé dans son édition de la Paix d’Aristophane en 1589.

Bibliographie :
Traduction : Sarah GAUCHERMalika BASTIN-HAMMOU

Hypothesis uel argumentum (ut uocant) Philocteta in Lemno

Hypothèse ou argument (comme on dit) : Philoctète à Lemnos.

Structurus Heros Herculi Paeantius Aram cremato, cuius arcum acceperat, A uipera ictum forte repressit pedem, Chrysamque liquit ; cumque uirescens lues Molesta Graecis esset, in Lemno insula Subsedit. Huc uenere Achillis filius Cautusque Vlysses, ut dolo abducant uirum. Nam uates Helenus captus insidiis prius Fatale dixit Ilium armis Herculis Ruere, sed ille, ne coiret institit. Tandem Hercule apparente congreditur libens.

Alors qu’il s’apprête à disposer un autel pour Hercule qui avait brûlé sur le bûcher et dont il avait reçu l’arc, le héros Philoctète se fit par hasard piquer le pied par une vipère et quitta Chrysé ; et comme les Grecs sont frappés d’une lourde épidémie et qu’elle se répand, il séjourna sur l’île de Lemnos. Arrivèrent en ce lieu le fils d’Achille et le sage Ulysse pour emmener le héros par la ruse. En effet, le devin Hélénus, qu’on avait auparavant capturé grâce à un piège, annonça que la funeste Ilion tomberait grâce aux armes d’Hercule. Mais Philoctète refusa de partir : finalement, lorsqu’Hercule apparaît, il y va de bon gré.

Non stabit intra pomerium Romanum insania nostra, sed ulterius incita excurret extra oleas stadii Graecanici.

Notre folie ne se cantonnera pas dans l’enceinte de Rome, mais, poussée plus loin, s’étendra hors des huiles du stade construit à la grecque.

Φιλοκτήτου ἐν Λήμνῳ ὑπόθεσις.

Hypothèse de Philoctète à Lemnos

Φλεχθέντι βωμὸν Ἡρακλέι Ποιάντιος τεύξων ποθ' ἥρως τόξα τοῦ πρὶν ἔξελεν· πληγέντ' ὑπ' ἔχεως ἀνέλαβεν δεινοῦ πόδα Χρύσην λιπών· σφριγῶντος οὖν μᾶλλον κακοῦ βάρεος τ' Ἀχαιοῖς ὄντος, ἐν Λήμνῳ μένει· ἔπειτα δ' ἦλθον παῖς Ἀχιλλέως χρόνῳ σοφός τ’ Ὀδυσεὶς, τόν δ' ἀπάξοντες δόλῳ· μάντις γὰρ Ἕλενος ἐξ ἐνέδρας δέσμιος ὑφ' Ἡρακλῆoς μόρσιμον Τροίαν φάτο τόξων πεσεῖν· ὁ δὲ συμμολεῖν ἠνήνατο· ἀτάρ φανέντος ἦλθ' ἑκὼν Ηρακλέος.

Le héros de Pœante, alors qu'il s'apprêtait à élever un autel à Héraklès mort sur le bûcher, reçut auparavant son arc. Mordu au pied par une terrible vipère, il le prit avec lui en quittant Chrysé. Comme il était enflé et, pour les Achéens, un bien lourd fardeau, il reste à Lemnos. Par la suite, le sage fils d'Achille et Ulysse s'en vinrent, pour l'emmener par la ruse ; car le devin Helenos, fait prisonnier suite à une embuscade, avait prédit que la funeste Troie tomberait sous les flèches d'Héraklès. Or il refusa de l'accompagner. Mais après l'apparition d'Héraklès, il vint de bon gré.